L’agence revendique « une attitude pragmatique » et une écriture architecturale « dégagée de toute appartenance et de tout interdit », traduisant un récit. « Il n’y a plus transgression mais jeu combinatoire ».
A Romainville (Seine-Saint-Denis), dans le cadre de la restructuration de la cité Marcel Cachin, l’agence a livré pour Bouygues Immobilier 185 logements en accession (lire aussi Traits urbains n°98, page 19). L’ensemble de sept bâtiments est traité selon un principe de « césure volumétrique », qui constitue un des éléments fondamentaux de sa réflexion architecturale et urbaine : « à l’échelle de la ville, la fragmentation des volumes permet de conserver un alignement en continuité avec le contexte […] et de créer des échappée visuelles rendant la perception de l’îlot plus poreuse », expliquent les associés. « A l’échelle de l’îlot, elle permet de traiter la question de la densité tout en générant des logement de qualité, pourvus de plusieurs orientations, et des vis-à-vis limités ». Les programmes peuvent conserver leur autonomie tout en préservant une communauté d’usage. Le sentiment d’enclavement est neutralisé par la richesse des cadrages et des vues lointaines.
A Nanterre (Hauts-de-Seine), pour la place de la Boule, le projet de Brenac & Gonzalez, proposé dans le cadre de l’appel à projets « Inventons la Métropole du Grand Paris » pour Ogic, « est le produit, d’un côté, d'une stratégie urbaine centrée sur les usages, la santé et la végétation dans l’espace public, en situation de vis-à-vis de la future gare du Grand Paris Express ; de l’autre, d’une conviction architecturale forte sur le bâtiment en proue, qui devient signe plutôt que signal, c’est-à-dire support de significations symboliques ». L’immeuble intègre un paysage vertical intégrant un jardin en milieu humide, des rochers, des sculptures et des cascatelles. A noter le concept de « POPS » (privately owned public spaces) : au centre du projet, en lien direct avec les voies extérieures, cet espace « privé par sa propriété, sa gestion, son entretien et son financement », entouré de grandes façades de verre, serait ouvert au public la journée pour « offrir autant un raccourci à travers la parcelle qu’un lieu calme et protégé, aux usages multiples : gym, yoga, escalade, café, bureaux ». En son cœur : un jardin luxuriant.
Romainville (93), cité Marcel Cachin, programme Evasion (Bouygues Immobilier). © Atelier d’architecture Brenac & Gonzalez