Samuel GELRUBIN Samuel GELRUBIN © DR

Une machine industrielle à tricoter fait face à l’ascenseur du 111, rue de Longchamp, à Paris : témoignage d’une histoire de famille pas comme les autres. « Une belle histoire », insiste Samuel Gelrubin, aujourd’hui président du groupe Terrot.

 Léon, le grand-père, se lance, en 1949, dans la distribution de matériels industriels textiles. Michel, le père, lui emboîte rapidement le pas. Il préviendra Samuel, le fils : « tu peux bosser avec moi mais il faut trouver une nouvelle activité car la marché n'offre plus aucune opportunité ». Exit les machines industrielles à tricoter, place à l’immobilier. Par hasard. Samuel Gelrubin se souvient : « un jour, mon assureur m’a proposé une queue de programme immobilier. Pour être honnête, je ne savais même pas de quoi il me parlait ! J’ai signé sur un coin de table, me disant que je trouverais bien un crédit ». Il revendra les murs… deux jours plus tard, en multipliant le prix de vente par deux. Une affaire en or et un tournant dans l’histoire du groupe Terrot, qui finalise sa reconversion totale dans l’immobilier en 2009. « J’ai acheté d’autres queues de programme, puis des portefeuilles, et enfin des immeubles parisiens pour faire de la vente à la découpe, puis des ensembles d’immeubles ». Le groupe Terrot joue sur tous les tableaux, ou presque. Et grossit à vue d’œil : 75 M€ de CA en 2018 selon les prévisions, 45 000 m2 d’actifs en stock, une petite filiale à Miami, une co-promotion réalisée dernièrement à Lisbonne.

Les murs intéressent Samuel Gelrubin, qui a fait de la réhabilitation sa marque de fabrique, mais pas seulement. Il voit dans l’exploitation des actifs un moyen de diversifier plus encore ses activités, se lance dans l’hôtellerie, achète six Ehpad - quatre autres sont sous promesse - et reste à l’écoute de la moindre opportunité, n’hésitant pas à « sortir de la formule promotion-réhabilitation ». Ses cibles ? « Des actifs qui ont des problèmes d’occupation, juridiques ou physiques. Ou des actifs déjà très bien positionnés, pour lesquels nous pouvons imaginer d’autres développements, via une surélévation par exemple ». Le siège du groupe Terrot, rue de Longchamp, dans le 16e arrondissement, en est l’exemple même. « Il faut qu’il y ait de la valeur à créer », insiste Samuel Gelrubin, qui se félicite de pouvoir acheter des actifs sans condition, le groupe Terrot n’ayant pas de souscripteur. Il précise : « cela peut également passer par des terrains à bâtir ou des changements de destination comme à Suresnes (Hauts-de-Seine), où nous transformons un actif de bureaux (10 000 m2) en un programme mixte. Il faut donc trouver la bonne destination au bon emplacement ».

 

Les 100 qui font la ville

Les 100 qui font la ville, un hors-série du magazine Traits Urbains