Plateau Urbain est ainsi née de l'idée d'utiliser systématiquement les nombreux bâtiments en attente de projet, pour y établir des occupations temporaires, à prix réduit. En organisant la mise à disposition des espaces vacants auprès d'acteurs culturels, associatifs et de l’économie sociale et solidaire. Simon Laisney, après un master d'urbanisme et d'aménagement du territoire de l'université Paris Sorbonne, a décidé d’approfondir sa formation au Cnam, où il a étudié le financement immobilier. Il a exercé au sein de la SAF 94 en tant que chargé d’études foncières, puis au sein de l’agence DTZ, avant de fonder, d’abord sous la forme associative, Plateau Urbain, ensuite devenue SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif). Depuis, seize opérations d’occupation temporaire ont été menées, et onze sont en cours, principalement dans la métropole parisienne.
« Les Grands voisins » est sans conteste l’opération qui a fait le plus parler d’elle. Là, dans le 14e arrondissement de Paris, Plateau Urbain gère, avec l’association d’aide aux sans-abri Aurore ainsi que Yes We Camp (lire de portrait de Nicolas Détrie), l’animation de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul, dont le projet de transformation en écoquartier est a été confié à Paris Batignolles Aménagement (lire également le portrait d’Adeline Chambe). L’occupation temporaire d’un lieu en devenir, si elle est génératrice d’économies (de gardiennage, notamment), a néanmoins besoin d’un modèle économique. C’est là que Plateau Urbain intervient. Viabilisation des locaux, programmation, et gestion des candidatures, font partie des activités de la coopérative. Aux Grands voisins, le modèle économique permet de couvrir les charges de l’ensemble du site. Mais également de « mixer les activités d’hébergement de personnes vulnérables avec des activités préfigurant le développement du futur écoquartier ».
La saison 2 des Grands voisins a commencé. L’occupation durera jusqu’en 2020. © Plateau Urbain