Quatre facteurs vont provoquer, dans les toutes prochaines années, une révolution dans ce secteur qui parait, à première vue, relativement peu impacté par la révolution numérique. Pas, en tout cas, comme l'ont été les transports ou l’énergie.
En premier lieu, les technologies viennent « bouleverser toute la chaîne de valeur de l’immobilier », estime Robin Rivaton. Un ensemble d’acteurs est en train de créer des modèles permettant, enfin, de réels gains de productivité. La data, ensuite, qu’il s’agisse de données publiques ou privées, permet désormais de « connaître gratuitement le prix, les caractéristiques des biens, et les règles d’urbanisme ». Le poids de la réglementation, qui a « sans doute atteint un plafond », est le troisième facteur. Mais le changement le plus important, explique Robin Rivaton, est ce qu’il nomme « les changements culturels ». Peu adepte des théories affirmant « le passage de la propriété à l’usage », il constate cependant que le logement est devenu « un bien similaire aux autres, débarrassé de son héritage historique et culturel, librement échangeable sur un marché transparent et concurrentiel. Les propriétaires, et même les occupants, sont prêts à le mettre en location, l’échanger, le partager, y laisser séjourner les voyageurs ».
Le déplacement de la valeur qu’il prédit permettra une diminution des coûts, et donc des charges versées par les utilisateurs de logements et locaux tertiaires, entraînant la tant attendue montée en gamme du secteur.