JA Lens

© Alicia Brouilliard

L’architecture et l’urbanisme l’animent depuis toujours : « c’est ma première passion », dit Etienne Bourdais. Il y ajoute une appétence pour la réflexion et la prospective – « l’action est toujours précédée de la pensée » et un goût de la stratégie – « décider et agir ». Ses études à l’école d’architecture de Versailles, avec des références telles que Philippe Panerai ou Jean-Philippe Vassal, s’enrichissent d’un Master à Venise. Une approche italienne qui se poursuivra de 2010 à 2017 avec le développement d’une filiale française des Ateliers Alfonso Femia, « un moment assez fort, avec la possibilité d’entreprendre ». Entre-temps, à la sortie de l’Ensa de Versailles, Etienne Bourdais est lauréat d’Europan 10, pour un projet de revalorisation du port de Dunkerque, « une aventure très riche et très formatrice ».

Etienne Bourdais obtient en 2017 un mastère de l’École des Ponts et Chaussées. L’architecte a vu son métier évoluer « vers la complexité des règlementations et des labellisations, avec parfois des critères qu’on a du mal à objectiver, en s’éloignant des questions de spatialité et d’urbanité ». Il trouve chez Leonard, la plateforme de prospective et d’innovation du groupe Vinci, l’opportunité d’une nouvelle expérience au moment crucial de l’initialisation des programmes de la nouvelle structure. En dirigeant le développement, il s’agira pour lui d’articuler la compréhension des enjeux contemporains et le temps de l’action. Les missions de Leonard : « assurer la veille des tendances émergentes dans les métiers et sur les marchés de la construction, des mobilités et des énergies, développer des programmes d'incubation et d'accélération de projets innovants, ouverts aux collaborateurs de Vinci comme aux start-up du monde entier ». Le dispositif accompagne le développement et les investissements d’une quarantaine de projets par an.

Un volet événementiel ouvert à tous donne la parole à des élus, chercheurs, associations, étudiants et professionnels pour débattre des transformations urbaines, la décarbonation de la mobilité, les technologies de construction, l’aménagement du territoire avec la transition environnementale comme fil rouge.

Les équipes de Leonard s'attèlent à la construction de partenariats. « Les impulsions sectorielles données par les agences étatiques sont aussi notre boussole. Parfois inversement, nos travaux contribuent à dessiner leur cap ».  Avec entre autres le Grand Prix de l’urbanisme Franck Boutté, Etienne Bourdais travaille sur « l’énorme potentiel de l’espace public ordinaire des métropoles françaises ». C’est dans le cadre de l’appel à communs de l’Ademe sur la résilience des territoires, et à l’issue de nombreux débats, qu’a émergé une méthode de projet traduite dans le guide et l’ouvrage éponyme « La Rue Commune, inventons la rue métropolitaine ordinaire du XXI^ème siècle », diffusé aux éditions Apogée cette année.

« Dans un monde qui évolue très vite, il faut continuer à apprendre ». En 2022, Etienne Bourdais est auditeur de l’IHEDATE, l’Institut des hautes études d’aménagement des territoires (Sciences Po, Ecole des Ponts Paris Tech), où il approfondit les jeux d’acteurs et de pouvoirs dans l’aménagement des territoires. « Aujourd’hui », il en est convaincu, « on ne peut pas faire cavalier seul. Les innovations à impact naissent des partenariats entre les acteurs du privé et du public. J’invite donc celles et ceux qui font la ville à unir leurs efforts pour faire face aux urgences actuelles telle que celle de l’adaptation au changement climatique ».