Pierre Thomas COCHAUD DOUTREUWE Pierre Thomas COCHAUD DOUTREUWE

© Florian Bouzigues

L’attention portée au chemin de l’eau dans tous les projets constitue la marque de fabrique de 22 Degrés : places en cœur de ville comme à Bois Guillaume, à Saint-Thibault-des-Vignes ou à Fontenay-sous-Bois, parc de la Fonderie à Vernon, quartiers de Carentan-les-Marais ou de Saint-Saulve. « La gestion de l’eau n’a rien d’une contrainte technique. C’est une ressource qui de plus fabrique un paysage plus riche », soutient Etienne Fouque, fondateur de 22 Degrés avec Pierre-Thomas Cochaud Doutreuwe.

Les deux membres fondateurs de 22 Degrés – référence à l’« angle de vue propice à l'observation et la fabrication d'un paysage » - se sont rencontrés en 2009 à l’Ecole supérieure d’architecture des jardins et des paysages de Paris. Pierre-Thomas Cochaud Doutreuwe était major de promo, Etienne Fouque le talonnait. Après l’ESAJ, Etienne Fouque complète sa formation par un diplôme d’urbanisme et aménagement (spécialité ville durable) à l’Institut français d’urbanisme. Pierre-Thomas Cochaud Doutreuwe choisit pour sa part l’Institut d’aménagement, de tourisme et d’urbanisme de Bordeaux pour un diplôme d’urbanisme spécialisé aménagements durables. A la sortie de ce cursus, il est embauché par l’agence Base de Bordeaux. Etienne Fouque entre aussi chez Base, mais à Paris.

Malgré l’éloignement les deux paysagistes restent en contact. Ils répondent ensemble à des concours et rêvent de fonder leur agence. C’est chose faite en décembre 2015. « On travaillait dans l’appartement de Pierre-Thomas, dans le 13ème arrondissement de Paris. On avait du temps et on donnait tout », se rappelle en souriant Etienne Fouque.

Pierre-Thomas Cochaud Doutreuwe retrouve une intimité domestique deux ans plus tard, quand l’agence s’installe passage Saint-Sébastien, dans le 11ème arrondissement parisien. Depuis une autre agence a ouvert à Vannes, dans le Morbihan, où s’est installé Etienne Fouque.

Le premier projet de 22 Degrés consiste à transformer une départementale en boulevard urbain, à Vernon, dans l’Eure, à la suite d’une consultation lancée par la SPL Normandie Axe Seine. Toujours à Vernon, l’agence enchaîne avec le projet du parc de la Fonderie (4 ha). « Il se situe dans un très bel endroit mais ancré dans le lit majeur de la Seine et en partie pollué car il abritait une activité industrielle. Le parc de la Fonderie est un projet fondateur, quasi expérimental. Nous n’avons pas hésité à remettre en cause ce que nous avions minutieusement dessiné à l’agence pour reprendre le projet in situ. Nous avons expérimenté beaucoup de choses, le recyclage des matériaux et surtout la régénération d’un milieu humide. C’est fascinant de voir à quelle vitesse la nature se réinstalle », confie Etienne Fouque.

L’idylle avec Vernon se poursuit avec la mission de donner un second souffle aux 60 hectares du Campus de l’Espace. « Ce projet nous a donné le goût de travailler à une plus grande échelle et a été l’occasion, avec l’élaboration du plan guide, de se questionner sur l’habitat. Réflexion qui s’est poursuivie avec la reconversion de la friche Gloria à Carentan-les-Marais. La question du paysage a été pensée en priorité par rapport à celle du bâti (75 logements). Nous avons surtout travaillé sur le parc et le chemin de l’eau », précise Pierre-Thomas Cochaud Doutreuwe.

Avec la conception de l’éco-hameau de Saint-Saulve (agglomération de Valenciennes), 22 Degrés affine la question du bien vivre dans un quartier, toujours en tenant compte du chemin de l’eau. L’hydrologie, le paysage et la topographie ont servi à constituer le canevas du plan guide.

 

 

> Commander Traits Urbains n°138/139 "Les 100 qui font la ville en 2023"

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Les 100 qui font la ville, un hors-série du magazine Traits Urbains