Camille GÉHIN Camille GÉHIN

« Intérêt général », « bien commun » sont des mots qui reviennent souvent dans les propos de Camille Gehin, convaincue que toute action d’aménagement ou de construction doit être conduite dans cette direction. Aussi l’accompagnement des politiques publiques est-il le fil rouge du parcours de cette Strasbourgeoise diplômée de l’Ecole nationale des travaux publics de l’Etat (ENTPE) de Lyon et de l'école d'architecture de Paris-Malaquais. Forte de sa double formation, Camille Gehin travaille d’abord auprès de la Direction générale de l’Aviation civile sur les projets bâtimentaires des bases aériennes. Puis elle rejoint l’Anru, tout juste lancée. Elle y pilote le programme de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur avant de prendre en charge la coordination de l’Ile-de-France et la responsabilité de la Seine-Saint-Denis, le département cumulant le plus d’enjeux et de financements. « Une magnifique aventure qui m’a marquée », confie Camille Gehin. « J’entends les reproches qui reviennent régulièrement, il n’en demeure pas moins qu’à l’origine la rénovation urbaine est une très belle idée porteuse d’ambitions et de valeurs fortes. »

En 2010, Camille Gehin rejoint l’Etablissement public d’aménagement universitaire de la région Ile-de-France (Epaurif) où elle met notamment son expérience et ses convictions au service du Plan Campus. Elle intervient en tant que maître d’ouvrage sur le Campus Condorcet à Aubervilliers, l’Institut Imagine de l’hôpital Necker-Enfants malades ou encore la Maison des mathématiques de l’Institut Poincaré. En arrière-plan, toujours cette volonté de réduire les inégalités, sociales et territoriales, par l’amélioration de la qualité de vie. « J’ai pu constater combien le fait de rassembler les gens peut être un levier de création de valeur. »

Avec son historique sociétal mais également son engagement en matière de politique RSE, le groupe La Poste ne pouvait que parler à Camille Gehin. Depuis 2017, elle y assume la responsabilité de l’activité développement-promotion sur l’ensemble du territoire national avec une double mission : d’une part, la production de l’outil immobilier nécessaire aux activités du groupe, d’autre part, la transformation et la valorisation d’un patrimoine d’exception - les fameux « hôtels des Postes » - afin que celui-ci « continue à rendre service », tout en répondant aux grands enjeux territoriaux, environnementaux et architecturaux de l’époque. La transformation multi-programmatique de la Poste du Louvre fait, bien sûr, la fierté des équipes de Camille Gehin. Tout comme la requalification du centre de tri Magenta qui à sa livraison s’adressera à la fois aux postiers, avec un centre logistique en sous-sol et un bureau en rez-de-chaussée, et à la population du quartier avec des logements (sociaux et en accession) dans les étages. Quant à l’hôtel des Postes de Saint-Etienne, il deviendra prochainement une résidence-services seniors.

« La nouveauté pour moi c’est que je travaille désormais sur un bâti existant », souligne Camille Gehin. « En ce moment on évoque beaucoup la reconstruction de la ville sur elle-même mais on n’a rien inventé, c’est un concept ancien. Le corps des architectes des PTT construisait déjà avec un souci de durabilité. C’est la structure métallique imaginée par Julien Guadet pour la Poste du Louvre (et mise en lumière 130 ans plus tard par Dominique Perrault) qui a permis sa transformation. » Auparavant, Guadet avait fait le tour de l’Europe afin de se documenter. Pour le bien commun, cela va sans dire.

 

 

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Les 100 qui font la ville

Les 100 qui font la ville, un hors-série du magazine Traits Urbains