> Commander Traits Urbains n°138/139 "Les 100 qui font la ville en 2023"
Nommé directeur général d’Icade à l’issue de l’assemblée générale d’avril 2023, Nicolas Joly a précédemment officié au sein du groupe Casino qu’il avait rejoint en 2008 et où il a évolué jusqu’au poste de directeur des projets de fusions-acquisitions.
Comme pour l’ensemble de la communauté des promoteurs, la transition écologique constitue chez Icade une priorité, éthique mais aussi réglementaire. Le diplômé de CentraleSupélec l’affirme : « Elle est au cœur de notre stratégie et nous serons au rendez-vous pour 2030 ! » Pour rendre au sol sa perméabilité et réduire l’empreinte carbone de la construction, il invoque plusieurs stratégies : « Nous privilégions les rénovations plutôt que la démolition ; nous utilisons les matériaux bas carbone et biosourcés plutôt que le béton ; nous favorisons le réemploi. » Il est aussi question de réversibilité des usages.
À dire vrai, personne n’a d’autre choix que de mettre en œuvre cette transition - l’avenir de la promotion immobilière repose sur la « bonne santé » des villes – ; ni de le dire – la bonne santé des promoteurs passe par le marketing et la communication. Ainsi les programmes portent-ils de suaves dénominations : Urbain, Naturellement chez soi… Normal après tout, il faut vendre, rassurer, donner confiance et envie aux futurs acquéreurs. Heureusement, ce discours de soie habille souvent des bonnes idées pour repenser villes, quartiers et territoires.
Icade n’en manque pas. On peut citer quelques projets comme le parking de l’opération WoodStone à Bordeaux-Euratlantique, dont la livraison est prévue en fin d’année à Bordeaux. Nicolas Joly en fait déjà l’un des fleurons de groupe. Et pour cause, il s’agit du parking silo en bois le plus haut de France dont le potentiel de réversibilité future en bureaux a été intégré. La transition passe en effet par l’intégration de nouveaux usages illustrés par le développement du télétravail qui modifie les besoins immobiliers en logements et bureaux. Réinventer le bureau de demain fait d’ailleurs partie des missions qui ont été assignées au directeur général à sa prise de mandat.
Nicolas Joly se réfère bien sûr au Village des athlètes au nord de Paris. « Les Jeux olympiques doivent laisser un héritage ; le secteur immobilier doit s’emparer de cette occasion pour en faire l’avant-garde immobilière », expliquait-il lors du SIBCA en septembre dernier. Il n’était pas peu fier de rappeler à cette occasion que le promoteur a fait bouger la réglementation sur la récupération des eaux usées.
Pour mener à bien cette transition, l’efficacité passe par l’invention de solutions radicales : « Il faut s’inspirer de ce que d’autres industries comme l’automobile ont fait. Il faut susciter l’innovation au cœur même des entreprises ». Icade a façonné ses propres outils comme Urban Odyssey, la startup lancée en 2019 pour « générer de l’innovation, accompagner des startup et nourrir l’écosystème ». Autre levier maison, l’Icade Climate school, déployée depuis avril pour accélérer la formation environnementale en interne. Du stagiaire au manager, tout le monde est concerné, « y compris le directeur général », dit-il en souriant. Une manière de souligner sa pleine implication dans la stratégie du groupe, mais aussi sa proximité avec ses équipes. Ne parle-t-il pas des icadiens quand il mentionne celles et ceux qui s’appliquent au quotidien à déployer des nouvelles solutions au profit de la transition écologique ? Dit autrement, Nicolas Joly est chez Icade naturellement chez lui.