Maxime LEFRANC Maxime LEFRANC

Bien saisir l’impact d’un projet, notamment en aidant le donneur d’ordre à mieux définir sa commande et à qui elle s’adresse, ensuite miser sur la mobilisation de l’intelligence collective par la co-conception, avec le donneur d’ordres et les futurs usagers. Pierre-Paul Cursolle et Maxime Lefranc, fondateurs d’Aclaa1, partagent la conviction que leurs missions doivent se bâtir sur ces préalables pour amener tout le monde dans la même direction.

Ils appliquent pleinement cette démarche dans le secteur des Alouettes Est à Fontenay-sous-Bois (94), sous la maîtrise d’ouvrage de la SPL Marne au Bois : « nous associons habitants et entreprises au projet de mutation de ce quartier où se mêlent activités et logements. Avec les premiers nous avons organisé des balades urbaines, des ateliers thématiques sur l’habitat, le commerce, les espaces publics. Nous avons interrogé les seconds sur leurs projets. Avec l’une des entreprises, nous avons même défini en co-conception un processus d’échange de foncier et de construction dense qui cadrera avec l’évolution du secteur », explique Pierre-Paul Cursolle.

Aclaa revendique aussi une approche ancrée dans les territoires qui tient compte de l’existant, du paysage déjà là et à partir duquel concevoir un projet : « dans nos groupements, nous formons un binôme avec l’agence de paysagistes. Car c’est par la conception des espaces publics que nous appréhendons la plupart des projets. C’est le cas pour Ivry Confluence comme pour la Zac Centre Bourg de Saint-Thibault-des-Vignes ».

En 2024 l’agence mènera son premier chantier : la construction d’un immeuble de logements destiné à Valophis à Ivry Confluence. D’autres chantiers suivront : les premiers espaces publics de la Zac Centre Bourg de Saint-Thibault-des-Vignes, la place Gerbert et le parking du Gravier à Aurillac.

Les liens noués entre Pierre-Paul Cursolle et Maxime Lefranc remontent à l’école d’architecture de Grenoble, où ils travaillaient ensemble sur un projet dans le cadre du master « AEdification Grands Territoires, Villes ». En 2009 leurs routes se séparent. Maxime Lefranc entre à l’agence d’architecture de Marc Mimram et y reste sept ans, le temps d’y acquérir des bases solides : « j’ai travaillé sur des ouvrages d’art et de grands équipements, de la conception au chantier, toujours avec une approche transversale, en ne tenant pas seulement compte de la technique et du design mais aussi des futurs usagers et du paysage. On n’identifie pas Aclaa à une agence d’architecture, à tort », assure-t-il.

De son côté Pierre-Paul Cursolle s’inscrit au master Aménagement et Maîtrise d’ouvrage Urbaine de l’Ecole des Ponts. Selon lui, « c’est un cursus qui propose une approche pluridisciplinaire permettant de se mettre à la place des donneurs d’ordres, notamment les aménageurs. » Pour son projet de fin d’études il travaille à l’Epadesa ; à l’époque l’établissement public se questionnait sur les territoires arrière de la Défense.

Une fois diplômé, Pierre-Paul Cursolle entre à Sadev 94. Il y reste quatre ans, fait un passage éclair chez Séquano, puis intègre un bureau d’études de Singapour. Son champ d’action est l’Afrique francophone. Il profite de ses passages à Paris pour retrouver Maxime Lefranc : « on parlait de nos métiers. On ne voulait plus rester de simples exécutants mais nourrir des projets avec nos valeurs. On souhaitait aussi plus de diversité et de transversalité. » C’est en 2016 qu’ils franchissent le pas en créant Aclaa…

 

 

> Commander Traits Urbains n°138/139 "Les 100 qui font la ville en 2023"

COUV-TU138_190-254.jpg

Les 100 qui font la ville

Les 100 qui font la ville, un hors-série du magazine Traits Urbains