Jérémie LOEVENBRUCK Jérémie LOEVENBRUCK

Flonflons et jour de fête pour les équipes de Foncière Bellevilles, en ce 6 septembre 2023 à Toulouse, date de l’inauguration des nouvelles grandes Halles de la Cartoucherie. Micro en mains, tee-shirt floqué « Cartoucherie » sur le dos, Adrien Ramirez ne sait plus où donner de la tête : il assure la visite et la présentation des lieux auprès des élus et officiels. Celui qui a co-fondé (avec Alexandre Born, Sébastien de Hulster, François Gendre et Jérémie Loevenbruck), la Foncière Bellevilles en 2019, livre aujourd’hui la réhabilitation emblématique de l’entreprise.

A l’origine de cette foncière responsable ? Cinq jeunes diplômés ingénieurs et architectes, tous originaires d’Occitanie, lancés dans l’entrepreneuriat sur leurs fonds propres. Ils se rémunèrent de loyers perçus, de recettes de promotions, de missions conseils auprès de collectivités et ont conclu plusieurs levées de fonds.

« Nous sommes une entreprise labellisée solidaire d’utilité sociale (ESUS), un acteur de réhabilitation des centres villes, des banlieues, des villages… Notre thématique c’est la réactivation de la ville à travers des opérations d’acquisition, de rénovation, de programmation », résume Adrien Ramirez, « et c’est ce que nous avons fait ici avec les halles de la Cartoucherie ». En effet, Bellevilles a rejoint le pool d’actionnaires de ce projet qui avait démarré en 2016 ; et a œuvré avec le promoteur Redman et les architectes Chloé Bodart, Compagnie Architecture (mandataire) et Vanessa Larrere (Oeco), à la réhabilitation de cette ancienne friche industrielle occupée jadis par GIAT Industries.

En 2023, transformée en lieu de vie, la Cartoucherie est prête à écrire une nouvelle histoire. La gigantesque halle de 13 500 m2, posée au cœur de l’écoquartier éponyme, qui compte 6 000 habitants, propose une halle gourmande de 3 000 m2, des salles de squash et d’escalade, une école de breakdance et une autre de cuisine, une librairie, des espaces de coworking, une conciergerie et des lieux associatifs…

De Toulouse à Albi, en passant par Arvieux dans l’Aveyron, Sens, Verdun, ou encore Marseille, les équipes de Bellevilles mènent actuellement une trentaine de projets. Ils rachètent des bâtiments laissés en friche, les rénovent puis les transforment en projets mixtes. Avec un prérequis : sélectionner des lieux qui ont une histoire. 

C’est le cas à Albi de l’ancienne école Pasteur, située à deux pas de la Cathédrale et à l’abandon depuis dix ans ; elle deviendra « Génération Pasteur », un lieu mixte avec des logements conventionnés, un atelier d’artistes et des commerces. La Foncière Bellevilles en est devenue co-propriétaire avec la Caisse des dépôts suite à un appel à projets lancé par la ville. Originalité ? Une démarche de réemploi poussée à l’extrême. L’escalier monumental a été démonté pièce par pièce, puis en partie transformé en placards et étagères, une poutre IPN de charpente est devenu un limon d’escalier, des poteaux en fonte ont été rénovés et réutilisés. « Ce qui nous guide, c’est de faire revivre l’existant et cette bâtisse qui ne souffrait quasiment d’aucun désordre », indique François Gendre, architecte du projet et coactionnaire. Il vise à terme plus de 5 % de réemploi du coût total des matériaux ; et un bilan carbone du bâtiment réduit de 10 %. « Et l’opération reste viable », assure Samuel Cazaux, responsable du programme. « Le montant global des travaux atteint 2 millions d’euros, nous sommes quasiment à l’équilibre ».

 

 

> Commander Traits Urbains n°138/139 "Les 100 qui font la ville en 2023"

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Les 100 qui font la ville

Les 100 qui font la ville, un hors-série du magazine Traits Urbains