Clément ROSSIGNOL PUECH Clément ROSSIGNOL PUECH

Crédits JeanMaurice Chacun

Avant d'être un homme politique à plein temps, ce féru de sciences a fait ses gammes dans la recherche : dès 2001, il intègre un laboratoire bordelais du CNRS consacré à la physique des nanoparticules. Là, il étudie l'infiniment petit mais aussi l'épistémologie. Bien sûr, il s'intéresse déjà et de près à la « chose publique », mais seulement « comme simple citoyen ». Le coup de tonnerre d'avril 2002 change la donne : « la présence de l’extrême-droite au second tour des présidentielles a été un vrai trauma », se souvient le quinquagénaire, qui décide de franchir le pas de l'engagement. Il rejoint alors l'arène politique avec comme moteur l'envie de trouver des solutions « pragmatiques » aux enjeux contemporains. Et c'est aux côtés des Verts, « pour leurs positions sur l'Europe et leurs avancées sociétales », qu'il fait le choix de s'engager. En 2005, il devient président des Verts aquitains et en 2008, il entre au conseil municipal de Bègles sur la liste de Noël Mamère, le maire écolo le plus connu de France.

La suite est connue : Clément Rossignol-Puech est celui que Noël Mamère a adoubé comme successeur1. Ce qui n'est pas rien. De cette belle marque de confiance, il a su tirer profit et faire sa place : aux municipales de 2020, après trois ans de « mairie par intérim », ce sont les électeurs qui lui confient cette fois directement les clés de la ville. Depuis, il poursuit une action politique qui englobe trois axes forts : environnement, démocratie et social. En 2019, Bègles est ainsi la première ville française de cette taille à voter le passage total aux 30 km/h. Depuis, de nombreuses autres communes ont suivi.

« En urbanisme, si on veut faire bouger les lignes, il faut prendre des risques », assume le maire EELV. Dès son entrée en fonction, il se fait d'ailleurs remarquer en mettant le holà sur les constructions neuves. « Nous étions à plus de 600 logements neufs par an, quand le PLH en préconisait 320. Bien sûr, il faut construire pour pouvoir accueillir de nouveaux habitants, mais à condition de toujours lier opération immobilière et emplois : je crois à la mixité fonctionnelle, pas au zonage des territoires. » Sous son mandat, la Cité numérique (2 500 emplois) implantée dans un ancien centre de tri postal a vu le jour. Et le parc Eunice Newton, une pépinière d'entreprises estampillées « transition énergétique » (500 emplois) est en pleine expansion sur un ancien site pétrolier. « Un vrai symbole, non ? », note Clément Rossignol-Puech.

Autre innovation notable : récemment, un jury citoyen a été mis en place pour suivre le projet Euratlantique qui se déploie pour les années à venir sur le territoire béglais. « Avant, les décisions revenaient au duo élus-techniciens. Je préfère le triptyque élus-techniciens-habitants car je crois vraiment dans la force de la démocratie participative », indique l'édile. Pour lui, « c'est maintenant qu'il faut faire les bons choix collectifs car nous sommes vraiment à un moment de bascule ».

 

 

> Commander Traits Urbains n°138/139 "Les 100 qui font la ville en 2023"

COUV-TU138_190-254.jpg

Les 100 qui font la ville

Les 100 qui font la ville, un hors-série du magazine Traits Urbains