Simon TEYSSOU Simon TEYSSOU

« Tête de file d’une génération de concepteurs, il démontre qu’il est possible de réaliser des projets ambitieux, qualitatifs et créatifs dans des territoires faiblement dotés en ingénierie, peu attractifs pour le marché et financièrement contraints » : commentaire particulièrement élogieux du jury du Grand Prix de l’urbanisme 2023 qui a désigné au printemps dernier l’architecte urbaniste Simon Teyssou lauréat dès le premier tour. Jury qui a tenu à « saluer ses travaux, sa pensée et son engagement qui mettent à l’honneur ces espaces souvent modestes, parfois les oubliés de l’urbanisme, qui fondent l’identité de la France et se révèlent être des laboratoires sociétaux, urbains et environnementaux ».

Simon Teyssou a grandi dans le Cantal. Il est diplômé de l’école d’architecture de Clermont-Ferrand qu’il dirige aujourd’hui. C’est aussi dans le Cantal qu’il a implanté son Atelier du Rouget, qui emploie 20 salariés permanents et a ouvert en janvier 2019 un établissement secondaire à Clermont-Ferrand pour accueillir 6 salariés.

« Urbaniste aux pieds nus » selon l’expression d’Ariella Masboungi, fondatrice du Grand Prix de l’urbanisme, il milite pour l’investissement des architectes dans des transformations spatiales modestes et ayant pourtant un impact considérable sur la transformation des territoires. « De mon point de vue, les grands projets urbains sont révolus », postulait-il en amont de l’attribution du Grand Prix. « Dans les territoires ruraux et périurbains on expérimente déjà un urbanisme d’acupuncture, fait de petites choses, un urbanisme de fragments qui pourrait être riche d’enseignements pour les métropoles dans la mesure où les temps sont de plus en plus incertains. Après une période de flux, on inaugure une période de reflux qui consiste à reconquérir les territoires anthropisés. […] Demain, des territoires entiers que l’on a qualifiés de ‘diagonale du vide’ seront hautement désirables » de par leur capacité de résilience.

Simon Teyssou s’attache à revaloriser des cœurs de bourgs, pour « mieux les habiter » dans une perspective pluridisciplinaire, multiscalaire et opportuniste, en faisant l’inventaire de ce qui peut être transformé plutôt que démoli. Avec le collectif « Virage », il a construit une méthodologie de projet, ancrée dans le territoire et dont une des clefs de voûte est un système de résidences et de guichet ouvert au public permettant la mobilisation des élus, des acteurs et des habitants. Son schéma directeur informel pour la commune du Rouget réhabilite la mairie et conçoit un réseau de chaleur urbain. A Chaliers, il convoque les traces des anciennes pratiques vivrières et le grand paysage pour concevoir la mutation de ce village-rue. A Mandailles, il conçoit une nouvelle halle se référant à l’archétype de la grange-étable cantalienne et étire son dispositif par une passerelle piétonne franchissant la Jordanne renaturée...

Simon Teyssou est aussi lauréat du Global award for sustainable architecture 2023

 

 

> Commander Traits Urbains n°138/139 "Les 100 qui font la ville en 2023"

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Les 100 qui font la ville

Les 100 qui font la ville, un hors-série du magazine Traits Urbains