Laëtitia VIDAL Laëtitia VIDAL

Large sourire, franche poignée de main, regard perçant. Laëtitia Vidal est directrice générale de Pierre Passion, mais aussi vice-présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) Toulouse Occitanie en charge de la communication et présidente de l’ObserveR de l’immobilier toulousain. A 51 ans, elle incarne un parcours sans faute et décomplexé dans un univers très masculin. « Je me débrouille très bien avec ça ! D’ailleurs, on me dit souvent que je suis un mec comme les autres, je n’ai jamais eu peur de m’imposer dans cet univers », plaisante-t-elle.

Laëtitia Vidal a entamé son parcours professionnel à vingt ans, dans l’immobilier. Un secteur qui s’est imposé naturellement à cette fille de banquier originaire de Dordogne. « A l’époque mon père finançait exclusivement des promoteurs immobiliers, alors j’ai découvert cet univers toute jeune et entendu parler des valeurs de la pierre. C’est un peu comme si j’étais tombée dans la marmite ! » Bac en poche, elle rejoint l’Institut supérieur de l’habitat à Toulouse. « Je voulais faire du commerce et naturellement vendre des logements plutôt que des aspirateurs ». Un métier qu’elle apprend dans une agence toulousaine, avec pour mission la vente de programmes neufs construits par les incontournables promoteurs toulousains de l’époque - Belin, Monné-Decroix, Deromedi, Garros Promotion… « J’ai fait mes preuves, et me suis retrouvée à vingt-cinq ans à la tête de deux agences de centre-ville qui ne vendaient que du neuf ». L’aventure a duré jusqu’en 2000, date à laquelle Pierre Passion (Groupe Midi Habitat), rachète ces agences immobilières et propulse Laëtitia Vidal à la direction commerciale du groupe. Un poste qu’elle occupe jusqu’en 2020 et l’annonce du départ à la retraite du directeur général.

« Pour moi c’est un basculement. Jusque là j’avais un périmètre de poste important, et une autonomie XXL. Je me suis dit ‘‘impossible de travailler autrement’’, je vais donc postuler pour prendre la direction générale bientôt vacante ». Mais tout ne va pas de soi. Laëtitia Vidal raconte aujourd’hui qu’elle se sent à ce moment-là « pétrie de complexes et pas du tout certaine d’y arriver ». Soucieuse d’élargir ses compétences, elle candidate officiellement et convainc l’entreprise de lui financer une formation de management à TBS Education. « On m’a dit ‘‘banco ! Mais nous attendons en retour des préconisations pour une nouvelle vision de l’entreprise’’ ».

De retour dans l’entreprise, la nouvelle DG propose de devenir société à mission. « Nous étions fin 2020, en plein covid, mais j’y voyais un moyen de faire de la promotion différemment, avec un cadre plus vertueux notamment dans l’acte de construire, car je travaille dans un métier dont l’image peut être très dégradée ». Cette démarche a été adoptée fin 2022 et désormais Pierre Passion s’engage à concevoir 50 % de sa production selon les principes de l’éco-construction ou de l’innovation. « Ce n’est pas du greenwashing », assure la patronne, « car nous serons audités tous les deux ans et nous ouvrons dans ce cadre notre gouvernance à notre écosystème extérieur, c’est à dire nos clients, les entreprises du bâtiment, les architectes, les notaires, les banquiers… Ils ont un œil sur notre façon de travailler ! » La crise qui touche actuellement Pierre Passion comme l’ensemble de la profession n’a rien remis en question. Le promoteur produit en moyenne 200 logements par an et a enregistré un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros en 2022.

 

 

> Commander Traits Urbains n°138/139 "Les 100 qui font la ville en 2023"

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Les 100 qui font la ville

Les 100 qui font la ville, un hors-série du magazine Traits Urbains