> Commander Traits Urbains n°138/139 "Les 100 qui font la ville en 2023"
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Hiba Debouk dirige l’équipe « Territoires » d’Arep. Ingénieure EIVP (Ecole des ingénieurs de la Ville de Paris), elle a complété l’année dernière sa formation d’un Executive Master Gouvernance territoriale et développement urbain de Sciences Po.
C’est comme ingénieure en génie urbain qu’Hiba Debouk commence par exercer, pendant 8 ans, chez ATEVE Ingénierie. Comme ingénieure encore qu’elle rejoint Arep en 2017. A partir de 2018, l’agence pluridisciplinaire filiale de SNCF Gares & Connexions s’engage nettement dans la voie de la transition écologique, sous l’impulsion de son président Raphaël Ménard. La cheffe de projet évolue au sein de la direction Urbanisme, Paysage et VRD. En 2020 elle est nommée directrice adjointe en charge du pôle Territoires, puis deux ans plus tard directrice déléguée. Au sein de cette équipe, elle a participé à la conduite de plusieurs projets de stratégie territoriale. « Luxembourg in Transition », vaste étude de prospective lancée par le ministère de l’Energie et de l’aménagement du territoire du Luxembourg, a mobilisé pendant deux ans plusieurs équipes internationales pour développer des visions pour la décarbonation du territoire et de son aire fonctionnelle transfrontalière. « Grand Annecy Agglomération Archipel » est une autre étude prospective axée sur la résilience territoriale, engagée par le CAUE de Haute-Savoie et la Communauté d’agglomération. Elle envisage trois scénarios de transition articulant les enjeux d’artificialisation, de développement urbain, de mobilité, mais aussi de transition énergétique, agricole et forestière. L’aménagement du quartier du Sablar, à Dax, est lui approché sous l’angle des réponses à apporter face au risque d’inondation. Mais Arep conçoit aussi des opérations plus circonscrites comme des parvis de gares, les rues aux écoles à Paris, ou des projets de mobilités.
Le pôle Territoires regroupe une soixantaine de collaborateurs diplômés en architecture, urbanisme, paysage et ingénierie. « L’existence de toutes les disciplines au sein de la même direction est un atout clé pour penser la transition d’une manière systémique et à toutes les échelles », relève la directrice. Avec pour objectifs le renouvellement urbain, mais aussi le « resserrement du spectre des densités », la réintroduction de la qualité dans les espaces publics et dans les territoires en général, l’attention au bien-être, l’innovation dans les usages... A l’heure du ZAN et des débats qu’il entraîne, l’ingénieure urbaniste est solide sur les fondamentaux, qu’elle affirme tranquillement et fermement. Illustration sur la stratégie Luxembourg in Transition : « nous avons préconisé le ZAB ou Zéro artificialisation brute – c’est-à-dire pas d’artificialisation du tout -, parce qu’en considérant le nombre de mètres carrés existants au niveau de la région fonctionnelle, et en le croisant avec le taux d’accroissement de la population, le taux de vacance, le taux de sous-occupation et le rapport à l’usage, on se rend compte qu’il n’y a pas besoin de construire de nouveaux mètres carrés ». Elle insiste parallèlement sur le caractère bénéfique des transitions et de la sobriété, non seulement en termes d’atténuation ou d’adaptation, mais aussi et surtout en termes d’amélioration des conditions de vie.