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Les 100 qui font la ville

2022

Quand on lui demande comment est née sa vocation, Anaïs Thourot évoque les vacances passées dans des appartements témoins ou des visites de chantiers lorsqu’elle était enfant. Explication : son père est Marc Pigeon, président de Build Europe (union européenne des promoteurs), ancien président national de la FPI, et fondateur en 1979 de la société de promotion immobilière Roxim à Montpellier. (...)

Ouverte sur le monde et sur les villes... Réana Taheraly apporte au groupe Réalités, dont elle dirige le développement institutionnel, cette curiosité pour autrui et cette appétence pour la fabrique urbaine qu’elle tient peut-être de ses origines : « d’un parent indien, né et grandi à Madagascar, j’ai eu la chance de voir des villes très différentes, de Bombay à Bamako ! ». Passionnée de géographie et de sciences politiques, après une prépa littéraire elle opte pour un Master de l’Ecole d’Urbanisme de Paris. Sa première expérience la mène à la Semapa, aménageur parisien des grands projets de couture urbaine des 12e et 13e arrondissements. En 2013, elle part à Douala pour participer à l’organisation des Ateliers de maîtrise d’œuvre urbaine qui ont pour thème les activités informelles et leur impact sur l’espace de la métropole camerounaise. A 22 ans et pendant cinq mois, c’est une expérience humaine forte, génératrice de questionnements sur l’amélioration des conditions de vie des habitants et l’accueil de nouveaux habitants dans une ville en croissance, questionnements qui ne l’ont jamais quittée par la suite. (...)

Diplômé de l’ESCP et ancien élève de l’ENA, Stanislas Pottier a travaillé au ministère de l’Economie et des Finances et à la Banque mondiale, puis conseillé plusieurs ministres entre 2005 et 2009 (Thierry Breton, François Loos et surtout Christine Lagarde), ainsi que Michel Rocard dans sa mission diplomatique sur l’Arctique et l’Antarctique entre 2009 et 2011. Il militait pour l’adoption d’un Traité de l’Arctique, « bien commun cogéré par plusieurs nations », l’Arctique et l’Antarctique étant « absolument clés dans la fabrication du climat mondial avec la forêt équatoriale et les océans, et des indicateurs précieux, à la fois concentrés et avancés, du réchauffement climatique ». Cette « aventure » l’amène au groupe Crédit Agricole, comme directeur du Développement durable, de 2011 à 2018 : « c’était nouveau à l’époque. C’était un moment où le monde financier essayait de récupérer de la crise de 2007-2008, en reconquérant la confiance de ses clients et de la population ». (...)

Voilà 30 ans qu’il exerce le métier d’aménageur et de constructeur. Passionnément. « Etudiant en DESS économie aménagement et développement local à la Sorbonne, je m’étais promis de participer un jour au développement du Béarn, ma région d’origine », relate Christophe Perez. Après une première expérience comme responsable d’opérations à la Sem 92, il donnera corps à ses aspirations en occupant le poste de directeur adjoint de la société d’équipement des pays de l’Adour (SEPA) pendant 14 ans. (...)

« Je connaissais bien mon ADIL de Lozère, j’ai découvert le réseau », lance Sophie Pantel, élue fin 2021 présidente de l’Agence nationale pour l’information sur le logement (ANIL), où elle a succédé à la Finistérienne Nathalie Sarrabezolles. La présidente (PS) du Conseil départemental de la Lozère y représente l’Assemblée des Départements de France, dont elle est vice-présidente, membre du bureau et de la commission exécutive. « La mission-socle reste l’accès de tous à l'information sur le logement. La deuxième mission est un rôle d’ingénierie et d’expertise pour les élus et les acteurs du territoire. C’est un appui à la décision pour bien comprendre le monde du logement. Avec ses 120 lieux d’implantation et 1 200 permanences qui en font la richesse, le réseau ADIL est bien repéré », juge Sophie Pantel. » Cela fait partie des objectifs de couvrir tous les départements, ce qui n’est pas encore le cas. » 85 sont pourvus à ce jour. Les ADIL apportent pas loin d’un million de conseils gratuits, neutres et personnalisés. (...)

C’est sur le toit de Notre-Dame de Paris que Virginie Nicolas a trouvé sa vocation. L’ingénieure en systèmes urbains de l’Université technologique de Compiègne, spécialisation espaces culturels, avait suivi en parallèle les cours d’une école d’art. En stage sur l’éclairage de la façade et le chevet de Notre-Dame, donc, elle bascule dans ce domaine plutôt que dans son autre passion, l’art contemporain. Passions pas si lointaines au demeurant. (...)

Après des études de psychologie et de sciences de l’éducation, Nicolas Lovera obtient un MBA de marketing sportif du Groupe ESG. Il y rencontre son actuel associé, Bertrand Beroud, avec qui il reprendra Protec Sport en 2006. Cette société lyonnaise d’équipements sportifs, fondée en 1975, devient en 2018 « Playgones ». « Le sport, les loisirs, l’innovation, l’inclusion sont l’ADN de l’entreprise, le choix du nom Playgones découle de cette authenticité et de son attachement territorial. Play pour le jeu et le sport, Gones étant le nom donné aux gamins de Lyon », explique Nicolas Lovera.(...)

Virginie Leroy est directrice générale de l’immobilier résidentiel et des régions chez VINCI Immobilier, depuis mars 2022. Et le moins qu’on puisse dire est que le secteur dans lequel elle évolue depuis une vingtaine d’années lui fait office d’écrin. « Mon métier est grisant », dit-elle. « À travers un quartier ou un bâtiment, on arrive à créer du lien social, à contribuer à la qualité des parcours urbains ». Depuis qu’elle a commencé sa carrière, son enthousiasme ne faiblit pas. (...)

Nommé directeur général délégué de WO2 en juin dernier, Marc Lafont, qui a rejoint la société en 2018, a fortement œuvré à sa croissance pour en faire le leader français de la promotion tertiaire bas carbone. WO2, c’est le petit frère « tertiaire » de Woodeum, la société de promotion de logements bas carbone en bois massif fondée par Guillaume Poitrinal et Philippe Zivkovic en 2014. (...)

Nommée directrice générale de l’Établissement Public Foncier (EPF) du Languedoc-Roussillon en mars 2017, Sophie Lafenêtre a mené sa première mission haut la main : piloter l’extension du périmètre de l’établissement, élargi depuis mai 2017 à l’échelle de l’Occitanie. En cinq ans, la structure a changé de dimension : elle a son siège à Montpellier et une antenne à Toulouse, et a triplé son effectif à une soixantaine de collaborateurs. En mars 2022, Sophie Lafenêtre a vu son mandat reconduit pour cinq ans par la ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement. Une confiance confirmée donc pour une manager hautement diplômée et expérimentée. (...)

Inaugurée à Sevran en Seine-Saint-Denis, il y a un an, Cycle Terre est la première fabrique au monde qui transforme les déblais de chantiers en matériaux de construction. Paul-Emmanuel Loiret et Serge Joly ne sont pas seulement les architectes de cette fabrique, ils en sont aussi l'une des chevilles ouvrières. « La fabrique Cycle Terre, c'est l'aboutissement de dix ans de travail et de réflexion pour développer une filière de construction en terre crue en Île-de-France », résume Paul-Emmanuel Loiret. « Dans l'aventure Cycle Terre, nous avons dépassé le rôle traditionnel de l'architecte pour monter une filière qui n'existait pas et produire des matériaux nécessaires aux bâtiments bas carbone que l'on souhaitait promouvoir », renchérit Serge Joly. (...)

Laurent Guérin est ingénieur (ENTPE, ENPC). Sa filière de prédilection, les transports, le mène en 1998 à la Direction régionale de l’équipement d’Ile-de-France, comme chef du projet Sirius 2 (Système d’Information pour un Réseau Intelligible aux Usagers). En 2004, il intègre la Direction générale des routes, successivement comme responsable du bureau des projets autoroutiers, puis adjoint au chef du service de la gestion autoroutière déléguée. Expérience qui le conduit à rejoindre quatre ans plus tard Setec Organisation, la filiale d’AMO de Setec basée à Paris, Bordeaux, Lyon et Marseille (et qui présente la particularité, comme les autres structures du groupe, d’avoir ouvert son capital aux collaborateurs). D’abord directeur du département Conduite de projets d’infrastructures, il est nommé directeur général délégué et enfin directeur général. (...)

Accélérer. C’est la mission que Michaël Delafosse, président de Montpellier Méditerranée Métropole et maire de Montpellier, a confié à Cédric Grail, actuel directeur général de la SERM-SA3M (aménageur) et secrétaire général d’ACM HABITAT, l’OPH métropolitain. Le mot d’ordre vaut pour « la production de logements et de logements sociaux, les opérations d’aménagement, les chantiers de rénovation urbaine, le développement de l’urbanisme transitoire, la transition climatique », énumère Cédric Grail. Afin de relever le défi, il a été chargé de créer le groupe Altémed (Aménagement logement transition énergétique Méditerranée) via une société anonyme de coordination (SAC).(...)

Ingénieur en génie civil et construction, spécialisé en transition écologique, énergétique et santé, Simon Davies s’est formé dans le saint des saints de l’ingénierie. De 2004 à 2008, il est passé par l’école Polytechnique et l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées. À l’arrivée, une étiquette prestigieuse mais parfois difficile à porter. Elle a tendance à masquer la capacité sensible derrière le primat de la science, déplore-t-il. « J’ai passé du temps à déconstruire cette image », raconte celui qui a toutefois eu l’opportunité d’y acquérir des compétences en développement durable. « Il n’y avait alors qu’un seul cours, noyé dans un vaste module de sciences humaines », se souvient-il. Depuis, la thématique est de toutes les conversations. (...)

« Energies », « Mobilités », « Matériaux », « Biodiversité » : tels sont les quatre points cardinaux de la boussole à laquelle se réfère le directeur général d’Aire Nouvelle, Marc Daumas. Le promoteur immobilier met en avant un net avantage concurrentiel sur les deux premiers items. Et pour cause, Aire Nouvelle appartient au groupe Equans (17 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 100 000 collaborateurs), leader mondial des services multi-techniques, lui-même entité de la holding Bouygues SA.(...)

« Mon parcours professionnel m’a fait beaucoup voyager mais je suis toujours resté attaché au territoire du Languedoc. » Cévenol de naissance, Mathieu Massot a roulé sa bosse pendant treize ans dans le marketing et la stratégie commerciale avant d’intégrer en 2013, l’opérateur immobilier montpelliérain FDI Groupe, un des principaux acteurs du secteur en ex-Languedoc Roussillon. Etudiant à l’INT Management, à Paris, ce « fou de sport » qui rêvait d’être journalise sportif, se forme au marketing des télécoms et fait ses premières armes aux Etats-Unis, comme stagiaire dans une école de vente. « Je vendais des livres éducatifs au porte-à-porte dans le Tennessee », confie le promoteur. « Une telle expérience casse beaucoup de barrières, ça marque », évoque-t-il avec humour. (...)

Le passage de témoin entre les générations s’est fait au printemps 2021. Mathias Bertojo, 53 ans, assure avec son frère cadet Félix, de deux ans plus jeune, la co-présidence du groupe immobilier indépendant Spirit, fondé en 1988 par leur père Jean-Claude Bertojo à partir de la restructuration de son groupe Keops. 

Il y onze ans, Pierre Vital et Edouard Myon cofondaient Id&al Groupe à Bordeaux pour, selon l’un, « porter un regard différent sur l’immobilier, avec des produits adaptés aux lieux, aux territoires », l’autre confirmant : « nous avions une vision commune, celle d’un immobilier contextuel, adapté au tissu local et aux usages, pour favoriser la qualité de vie ». Ingénieur (ESITC Paris, Master en génie civil de l’Université de Portsmouth), Edouard Myon a piloté pendant trois ans les agences Nexity George V Aquitaine, à Bordeaux et La Rochelle. C’est là où il a rencontré Pierre Vital, qui faisait alors ses premières armes dans l’immobilier. Diplômé de l'École des Ponts ParisTech complété d’un MBA du Collège des Ingénieurs, celui-ci a « travaillé un an, sous la tutelle d’Elisabeth Borne, sur une mission sur l’ouverture des lignes SNCF à l’étranger ». (...)

Passionnée par la fabrique de la ville et des territoires, Virginie Alonzi a mis sa curiosité et son enthousiasme au service de la prospective dans le groupe Bouygues Construction, après un début de parcours dans le marketing, son profil initial.

Les infrastructures publiques et l’intérêt général, tel est le double fil conducteur de sa vie professionnelle, dans la droite ligne de son héritage familial :  un grand-père géomètre dans le secteur minier, une mère soignante… « J’ai trouvé à l’école des Ponts cette résonance de produire par l’ingénierie des services utiles au plus grand nombre et qui, y compris physiquement, vont faire évoluer positivement la vie des gens », témoigne Valère Pelletier. Les dix premières années de sa vie professionnelle sont consacrées à monter de grandes infrastructures, chez Eiffage, John Laing infrastructures – un passage par l’international très formateur -, Vinci, et dans l’accompagnement financier des acteurs au sein de la banque d’affaires Natixis. Il lui est ensuite proposé de rejoindre le groupe Orange, dans le programme stratégique Orange Smart City. De la wi-fi dans les TGV et les avions à l’utilisation des big data, il connaît là « une aventure très différente, très innovante et beaucoup plus urbaine » (...)

Justine Emringer est « madame métabolisme urbain » chez Plaine Commune. On pourrait aussi dire « madame réemploi dans le BTP », mais ce serait réducteur tant son activité s’inscrit dans une large boucle qui entraîne de très nombreux acteurs dans un flux d’économie circulaire devenu aussi puissant qu’évident. (lire aussi TU n° 128, juillet-août 2022, p. 32) (...)

A Nîmes, il a la réputation d’être un citoyen engagé, captivé par les dossiers qui lui sont confiés et qu’il connaît d’ailleurs sur le bout des doigts. Sa rigueur, il la doit à sa formation. Côté pile, Julien Plantier est avocat. Docteur en droit public après un cursus dans le domaine du droit des collectivités territoriales, il enseigne à l’université. Côté face, il n’avait que 22 ans, en 2008, lorsqu’il a fait ses premiers pas à la mairie de Nîmes, aux côtés de Jean-Paul Fournier, surnommé le maire bâtisseur. « J’ai vu Nîmes se magnifier au travers de projets structurants comme le musée de la romanité dessiné par Elizabeth de Portzamparc », résume-t-il (...)

« Dans cette école, chaque minute doit avoir une énorme qualité parce qu'on n'a pas de temps », déclare avec force et conviction Tommaso Vitale, le nouveau doyen de l'Ecole urbaine de Sciences Po depuis la rentrée de septembre. « Apprendre prend du temps et nous sommes pressés par les enjeux. En même temps qu'il y a la transition écologique à faire, la transition technologique ou numérique nous tombe dessus et l'énorme transition démographique dans les dynamiques de peuplement qui est en train de se dérouler a elle aussi de fortes conséquences ».

A 44 ans, Agnès Thouvenot est la première adjointe au maire de Villeurbanne, en charge de la transition écologique, de l'urbanisme et de l'habitat. « On tenait à ce que le ou la première adjointe ait en charge la transition écologique », explique Agnès Thouvenot qui hérite donc de cette mission, et des deux autres. « Je ne venais pas de l'urbanisme », précise-t-elle, « j'avais une meilleure connaissance des politiques sociales [en lien avec son premier mandat Ndlr] ». Qu'à cela ne tienne, l'ex-journaliste, débrouillarde, relève les manches et se forme. « J'ai beaucoup appris pour être à peu près au niveau aujourd'hui », déclare-t-elle sans fausse modestie, « et pour à la fois construire un discours politique et comprendre la technicité des dossiers ». Sa formation à Sciences Po suivie d'un DESS de politique publique locale lui a, certes, aussi « donné quelques clés de compréhension » et son activité professionnelle d'enseignante vacataire à l'université « l'aide à apprendre plus vite » (...)

« Je suis arrivée à la ville par l’eau » : la thèse de géopolitique d’Aziza Akhmouch portait en effet sur les enjeux et conflits autour de la privatisation de la gestion de l’eau et de l’assainissement en Argentine. C’est pour travailler sur la gouvernance de l’eau qu’elle rejoint en 2007, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), d’abord comme analyste puis comme cheffe de programme, dans l’optique de « gérer l’or bleu cette ressource précieuse, source de tensions, par la politique publique ». Progressivement la focale s’élargit vers l’adaptation au changement climatique, au sein de son unité Climat, Eau et Développement durable, avant qu’elle ne devienne, en 2017, cheffe de la division Villes, Politiques urbaines et Développement durable. Une échelle d’intervention encore élargie, puisqu’il s’agit d’aider les gouvernements à « mettre en œuvre des politiques urbaines meilleures pour des vies meilleures, afin de développer des villes attractives, plus soutenables sur le plan environnemental, et capables de lutter contre les inégalités » (...)

Le paysage, Bas Smets en a une vision élargie. Après des études d’architecture et ingénierie à l’université de Louvain puis de paysage à l’université de Genève, « avec Michel Corajoud, Georges Descombes et Gilles Tiberghien », il commence un doctorat de landscape urbanism. Au bout d’un an, il part en stage chez Michel Desvigne ; il y travaillera pendant six ans avant de créer en 2007 son agence, Bureau Bas Smets, à Bruxelles. Il a désormais à son actif une cinquantaine de réalisations dans une douzaine de pays (...)

Fille et sœur de notaires, Béatrice Lièvre-Théry confesse une passion personnelle pour l’immobilier – « éplucher les annonces, rêver devant des appartements incroyables… » - sans pour autant avoir prévu d’en faire son métier. « J’ai eu très tôt envie de faire de la finance d’entreprise, dans l’idée de contribuer à un projet, de le faire avancer ». D’où le choix « classique » d’HEC et d’un début de parcours comme chargée d’affaires au Crédit Lyonnais, avant le groupe Suez puis la Société Générale. Entre temps - piqûre de rappel immobilière -, elle accompagne en Californie son futur époux, qui fait son VSNE (Volontariat du service national en entreprise) chez les Nouveaux Constructeurs, occasion de visiter des opérations inspirantes (...)

Bertrand Vignal et Franck Poirier ont créé BASE (Bien aménager son environnement) à la sortie de l’école de paysage de Versailles, à l’orée des années 2000. L’un aimant la nature et le dessin, élevé par des parents professeurs de biologie, très sensibles à l’écologie – « on ne tondait pas et on ne fauchait pas avant la fin de l’été ». L’autre cherchant un métier « à la conjonction du dessin, de la créativité et qui permette de travailler en grande partie à l’extérieur, à la découverte des territoires et pour comprendre à la fois les questions de société et les facteurs biologiques et géologiques améliorant les fonctionnalités du territoire » (...)

Cécile Belard du Plantys fait partie de ces personnalités qui ont l’intérêt général chevillé au corps. Avec en poche un diplôme de Science Po Bordeaux, une maîtrise de sciences politiques de la Sorbonne et un Mastère d’urbanisme de l’École Nationale des Ponts et Chaussées, elle désirait s’investir dans le développement social et urbain, « à la conjonction de la fabrique de la ville et du lien avec les habitants, pour lesquels et avec lesquels la ville doit se faire ». Elle commence par des missions d’étude et d’aide à la prise de décision dans le domaine des politiques locales de l’habitat. Puis travaille pendant deux ans à l’Opac du Val-de-Marne, plus particulièrement sur la communication en direction des locataires, en accompagnement des équipes de proximité. Elle dirige ensuite l’Association régionale des HLM de Haute-Normandie, à Rouen, entre 1998 et 2005, sur fond d’enjeux forts et multiples : accueil des ménages défavorisés, contrats de ville, programme local de l’habitat mais aussi mise en place de l’Anru(...)

En juillet 2021, Chaynesse Khirouni, alors conseillère déléguée à la COP 26 Grand Nancy auprès du maire de Nancy, est arrivée à la présidence du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle par un concours de circonstances : Valérie Beausert-Leick, qui occupait ce siège depuis l’élection de son prédécesseur, Mathieu Klein, à la mairie et à la métropole de Nancy, avait été battue aux cantonales. Largement élue à Nancy Nord, l’ex-députée socialiste est apparue à la majorité de gauche comme la personnalité la plus qualifiée pour occuper la présidence du département (...)

Celle qui se destinait plutôt à une carrière universitaire a mené un parcours dédié à la transformation urbaine et sociétale. Après des études d’économie, de droit et de sociologie, Fabienne Duwez approche une première fois le domaine lors d’un « boulot d’été », dans une enquête sur l’habitat adapté pour la batellerie, pour Voies navigables de France. Le directeur régional, André Talmant, la pousse vers l’urbanisme : un conseil avisé (...)

Tous les chemins mènent aux enjeux urbains. Après des études littéraires (Khâgne, maîtrise de Lettres) et un troisième Cycle au Celsa Paris Sorbonne, Géraldine Ajax découvre les défis de la politique de logement, d'aménagement du territoire, de cohésion sociale auprès de l'Union des HLM, « un secteur où j’ai trouvé beaucoup d’innovation, des enjeux qui étaient pour moi le creuset de la société : comment on fait pour vivre ensemble, pour loger le plus grand nombre ». Cela ne la quittera plus.(...)

A l’intersection de la promotion et de la banque, on trouve Franck Hélary. Après un parcours de plus de vingt ans chez Bouygues Immobilier, le diplômé de Paris XI (maîtrise de commerce et finances) a pris en main, il y a cinq ans, le poste de pilotage de l’activité promotion au sein de Crédit agricole, comme directeur général adjoint de sa filiale d’immobilier résidentiel et d’entreprise. (...)

Son recrutement en mai 2021 a marqué la volonté de la Caisse des dépôts d’accélérer dans l’investissement immobilier durable et d’en faire un pilier de sa stratégie d’acquisitions en tant qu’investisseur institutionnel, le quatrième plus important de France. Nommée responsable de l’immobilier durable de CDC Investissement Immobilier, Ingrid Lair suit et met en application les engagements, au sein de la direction de la maîtrise d’ouvrage et du développement durable de cette filiale d’asset management immobilier de la Caisse des dépôts. Son profil correspondait à ce que recherchait CDC Investissement Immobilier : « Une formation technique complétée d’une appétence pour le développement durable », telle qu’elle se définit elle-même. Diplômée de l’université de technologie de Troyes (UTT) dont elle est issue avec le titre d’ingénieur en technologie et économie des matériaux et « où j’ai trouvé beaucoup d’inspiration dans l’enseignement de Dominique Bourg », elle a enchaîné par un mastère spécialisé en systèmes de production d’énergies renouvelables aux Arts & Métiers Paris Tech (...)

A 60 ans, Rachid Kander s’est imposé comme un acteur incontournable de l’aménagement à Clermont-Ferrand. Aujourd’hui directeur général de la SPL Clermont Auvergne et de la société d’économie mixte (Sem) Assemblia, il est à la tête des deux plus importantes entreprises en charge de construire le Clermont-Ferrand de demain. La capitale d’Auvergne entend moderniser son image en vue de décrocher le très convoité titre de capitale européenne de la culture en 2028. Accueillant en juin dernier la 10e édition des Rencontres de l’aménagement, Assemblia se voit en exemple pour les aménageurs publics et privés à travers la France (...)

L’architecture en terre reconnue par le plus prestigieux des prix d’architecture : Diébédo Francis Kéré a reçu le 15 mars dernier le prix Pritzker. Avec pour illustration première l'école primaire de Gando (Burkina Faso), le village où il est né, et dont la construction en 2001 a posé les bases de sa vision pour une architecture « répondant à des besoins essentiels et réparatrice d’inégalités ». De construction bioclimatique en briques d’argile locale, le bâtiment conserve la fraîcheur et laisse s’échapper la chaleur par son toit large et surplombant, mis à distance du bâtiment par une structure en acier (...)

Maurice Bansay est un entrepreneur. A l’âge de vingt ans, il lance son premier supermarché. Puis, afin d’intégrer le réseau E.Leclerc, il repère, dans le centre de Nice, une gare présentant un fort déficit d’exploitation. Il met au point une solution pour ce site, un mix centre commercial-logements à l’avant, la reconstruction de la gare à l’arrière. Il propose le projet au fondateur du groupe Trema, Roger Flament, tout en conservant la partie supermarché. Et finit de convaincre le maire Jacques Médecin à l’aide d’une pétition des commerçants du centre-ville favorables au projet. « Les centres commerciaux vont se développer en périphérie, ils vont paupériser les centres-villes et la seule façon de lutter contre ce mouvement irréversible est de développer de l’immobilier commercial en cœur de ville », leur avait-il argumenté. Nous sommes au début des années 80 (...)

Son profil diffère quelque peu de celui de ses prédécesseurs. Préfète déléguée pour l’égalité des chances auprès du Préfet de la Seine-Saint-Denis durant les années pandémiques, auparavant conseillère Collectivités locales au cabinet du Premier ministre, où elle assura le service après-vente de la réforme territoriale,puis conseillère Cohésion des territoires au cabinet du Président de la République, Anne-Claire Mialot, qui exerça également ses compétences au sein de l’agglomération de Cergy-Pontoise et du conseil départemental de la Nièvre,est une femme de terrain. (...)

Patrick Chaimovitch était très ému au soir de son accession au siège de maire de Colombes (Hauts-de-Seine). Plusieurs raisons à cela. Il vit à Colombes depuis 1983, dans le quartier Europe-Plateau-Gabriel Péri, et en tant qu’ancien urbaniste et adjoint en charge de l’aménagement (de 2008 à 2014) il a une lecture très fine de sa ville et de ses besoins. « On ne joue pas avec les habitants comme on joue au Monopoly », résume-t-il. Colombes est par ailleurs l’une des plus belles prises écologistes des dernières Municipales et la plus importante en banlieue puisque la ville, en pleine expansion, devrait dépasser les 90 000 habitants au cours de la mandature. Une victoire acquise grâce à une liste de gauche rassemblée dans laquelle se sont retrouvés les jeunes des quartiers, « de toutes les couleurs et de toutes les coupes de cheveux », aime à souligner Patrick Chaimovitch.(...)

C’est un passionné de cartographie, riche d'expériences dans le secteur des transports, qui est aujourd’hui chargé de développer la dimension urbaine du Grand Paris Express comme directeur exécutif des Gares et de la ville de la Société du Grand Paris. Julien Peyron étudie l’aménagement du territoire à l’Institut d’urbanisme et d’aménagement de l’Université Paris IV-Panthéon-Sorbonne puis obtient en 2002 un Master Transports, territoires et environnement de l’université de Cergy-Pontoise.(...)

En commençant ses études d’architecture à l’Ensa de Paris-Belleville, Madeleine Masse s’inscrivait déjà dans la perspective de faire du projet urbain. Elle a grandi avec la notion de « servir l’intérêt général » – question de culture familiale sans doute. « J’ai pris un semestre sabbatique pour un stage à l’Atelier parisien d’urbanisme et j’y ai trouvé l’endroit où se construisaient les grandes politiques urbaines de la ville », se souvient l’actuelle directrice du projet « Réenchanter les Champs-Elysées » de l’agence PCA-Stream.

Son école de formation urbaine, Paul Meyer l’a fréquentée sur les bancs du conseil municipal et des espaces publics. Nouveau délégué général de l’Union nationale des aménageurs (Unam) depuis cet été, le Strasbourgeois de 39 ans s’est frotté au façonnage de la ville en tant qu’acteur très direct, dans ses fonctions d’adjoint au maire de 2008 à 2020. Celles-ci l’ont fait sortir de la relative bulle  de l’encadrement politique (au PS) des années précédentes.Ses nombreuses délégations, surtout durant son second mandat, l’ont mis en relation avec un large panel des thématiques urbaines : économie, commerce, tourisme, insertion, numérique, économie sociale et solidaire… Il a été dans le même temps maire de quartier, dans le secteur très diversifié du centre-ville. Face à « quelques échecs » qu’il reconnaît lui-même comme « le transfert manqué de friches militaires de l’Etat vers la Ville » ou la connexion entre la gare routière et la gare ferroviaire pour y structurer un pôle de logistique urbaine, et même face à des « erreurs » comme la constitution du front urbain de l’avenue du Rhin « créateur d’un îlot de chaleur ».

« Notre parcours c’est le nôtre ». On ne croise plus beaucoup d’hommes ou de femmes comme Paul Rolland, co-gérant de l’agence 2PM A. A l’époque des coachs et du prêt-à-penser, ce Bordelais d’origine trace sa propre route, affranchi des dogmes et de tout « héritage trop lourd », guidé par une liberté intellectuelle qu’il revendique. Etudiant déjà, il ne suit pas le même cursus que ses futurs collègues puisqu’il passe d’abord un DUT de génie civil à l’université de La Rochelle - cette « orientation chantier » ne l’a d’ailleurs jamais quitté. Puis il se forme au métier d’architecte à l’Ecole nationale supérieure et de paysage (ENSAP) de Bordeaux avant de partir faire son master à Bangkok, expérience ô combien formatrice : « De mes nombreux voyages dans un certain nombre de villes d’Asie mais également d’Amérique du Sud, je suis revenu avec une sensibilité particulière aux usages. Quand vous voyez une famille cuisiner sur un trottoir au pied d’une tour, ça bouscule forcément votre perception du métier ». (...)

Virginie Vial, c’est un peu la saison 3 de la série à succès Ile de Nantes. Une nomination en interne puisque Virginie Vial est au service de la Samoa depuis 2009 (elle a donc travaillé avec ses deux prédécesseurs), en charge des études et du développement durable au sein du pôle urbain de la structure. Virginie Vial a notamment piloté l’élaboration et la mise en œuvre du « manifeste pour une île durable ». Auparavant cette diplômée de l’Ecole supérieure de commerce de Paris et du cycle d’urbanisme de Sciences Po a travaillé dans le privé – « ce qui nécessite un certain pragmatisme » - au développement du quartier Val d’Europe à Marne-la-Vallée, puis au sein de la Sem Val de Seine au réaménagement des anciennes emprises Renault à Boulogne-Billancourt.

Par les temps vertueux qui courent, les maires bâtisseurs n’ont plus forcément bonne presse mais Nicolas Samsoen assume. Il faut dire que le maire de Massy (Essonne) a un parcours dans l’aménagement qui lui confère une certaine légitimité : ce Normalien, ingénieur des Ponts et diplômé de la London School of Economics, travailla à la DDE de la Somme ; fut conseiller urbanisme de Gilles de Robien à l’heure de la loi Urbanisme et Habitat, qui remania fortement la loi SRU ; dirigea durant cinq ans l’EPA du Mantois Seine Aval ; puis durant deux ans l’agence AREP en Asie.

A la tête de la SPL Lyon Part-Dieu depuis le printemps 2022, Florent Sainte Fare Garnot a une feuille de route qui tient en deux mots : révolution paysagère. Formulée ainsi par Grégory Doucet, le maire de Lyon, également président de la SPL, l’ambition qui vaut mission fait figure de défi, sur l’un des territoires les plus minéraux de la capitale des Gaules. Florent Sainte Fare Garnot se l’est déjà appropriée. « J’aimerai offrir à la Part-Dieu un langage urbain qui fasse parler l’arbre et la tour », dit-il. Le normalien a gardé le sens de la formule.

« Développer une approche humaniste de« Développer une approche humaniste dela ville et de l’architecture » : telle est l’aspiration qui guide chaque jour les trente collaborateurs de Sathy, la sociétéd’architecture créée en 2011 par le Coréen Tae-Hoon Yoon. Fils d’une sculptrice, le jeune Tae-Hoon débarque à l’âge de douze ans à Paris, où, après avoir connu Séoul,il va pouvoir cultiver son « amour des villes ».(...).

Joël Bruneau, né à Châteauroux il y a 59 ans, n’est peut-être pas le maire le plus médiatique de France, ni même de Normandie, mais c’est un redoutable coureur de fond. Il fut, en effet, vice-champion national de cross-country et remporta la très réputée course Alençon-Médavy en 1988. En matière de politique même souffle : après avoir débuté en tant que collaborateur parlementaire de Jean Royer, député-maire de Tours et ancien ministre, Joël Bruneau fut le directeur de cabinet de René Garrec, président du conseil régional de Basse-Normandie, puis directeur général des services de cette même collectivité jusqu’aux élections de 2004.(...).

Pour quelqu’un qui n’était « pas prédestiné aux sujets urbains », Damien Robert en a exploré de nombreux et d’importants. L’étudiant à l’Essec, déjà passionné par les affaires publiques, suit le cursus d’économie urbaine - première chaire sur ce thème proposée par une grande école de commerce. Après un passage chez Cap Gemini, il plonge au début des années 2000 dans le « bain urbain » à la faveur de la création de l’Anru, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine. « Un mode opératoire nouveau, un programme très ambitieux » porté par Jean-Louis Borloo pour lequel il confesse « beaucoup d’admiration ».

« Je suis né dans une HLM » : derrière sa longue silhouette de marathonien, Frédéric Lavergne rappelle ses origines modestes. Ce Cantalou petit-fils d’agriculteurs est aujourd’hui à la barre d’Erilia, l’une des principales ESH du groupe Habitat en Région. Une entreprise marseillaise mais au rayonnement national qui permet à ce grand voyageur de sillonner la France des villes et des champs. « Quand on naît à Aurillac, on se confronte assez tôt à la Diagonale du vide. Dès mes études de gestion, j’ai quitté le Cantal pour Toulouse puis Montpellier où j’ai passé un DESS de finances », se souvient-il. Diplôme en poche, il décroche un stage à la Scet qui préparait la mise en place d’une Sem patrimoniale à Nîmes. « J’ai découvert l’univers de l’urbanisme. Ça m’a tout de suite passionné... ».Dans la foulée, en 2001, à 23 ans il obtient son premier job au siège de la SNI à Montpellier. « J’y ai fait mes premières armes dans le logement. J’y suis resté dix ans à préparer les bilans d’opération et les dossiers des comités d’engagement des investissements ».(...).

Lorsqu’en 2019 Lille avait annoncé sa candidature au titre de « Capitale verte européenne » 2021, d’aucuns avaient esquissé un sourire en coin, et pas seulement dans le camp écologiste. La métropole nordiste est, en effet, plus connue pour ses pics de pollution que pour ses espaces naturels. Mais il fallait voir au-delà des apparences : ce coup de com’ visait avant tout à accélérer la mobilisation pour la transition écologique du territoire.(...).

 « L’urbanisme, c’est une question d’échelles... » : directeur général de l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise (Agam) depuis février 2022, Frédéric Bossard a eu l’occasion de vérifier ce postulat sur le terrain au fil d’une carrière qui l’a conduit de Colmar à Marseille, après des expériences en agences d’urbanisme à Grenoble, Lille et Saint-Etienne.Un mini tour de (la) France des Villes que ce Cévenol formé à l’école architecture de Montpellier n’aurait pas imaginé au sortir de ses études. Après un mémoire sur la Mission Racine, la mission de l’Etat gaullien qui a pensé le développement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon, et un DEA de sciences politiques et de géographie urbaine à l’université de Montpellier, le hasard des opportunités le conduit à Colmar, au CAUE du Haut-Rhin. Huit mois plus tard, le voilà promu à la direction du CAUE du Doubs, à Besançon.(...).

Chez Fabienne Abecassis, le logement commence par l’urbanisme. « Sur mes papiers d’identité, à la case profession, je précise toujours : urbaniste », sourit cette fringante quinqua aujourd’hui directrice de Logirem, ESH marseillaise du groupe Habitat en Région rayonnant sur la Corse et Provence-Alpes-Côte d’Azur (23 000 logements).Des cités de Mantes-La-Jolie aux barres de La Bricarde, dans les quartiers nord de Marseille, la diplômée de l’Institut d’urbanisme de Paris tente d’instiller « de l’humain dans l’urbain ». Pas une sinécure quand on œuvre dans des organismes HLM soumis depuis deux décennies au primat de la chirurgie lourde de la rénovation urbaine. « Le problème, c’est moins les barres et les tours que ce qui se passe à l’intérieur », résume cette férue d’aviron qui tient fermement la barre de Logirem depuis trois ans et demi. « Le dogme de la démolition, on en revient aujourd’hui... », observe la dirigeante qui a démarré sa carrière au mitan des années 1990 sein de l’Office Opievoy, en Ile-de-France. « C’était l’époque des GPV. J’ai commencé par la réhabilitation avant de devenir cheffe d’agence à Trappes où vandalisme et trafic de stupéfiants obscurcissaient déjà le paysage » (...).

Le toucher est le seul de nos cinq sens qui implique une réciprocité : je peux voir sans être vu mais je ne peux pas toucher sans être touché. » Voilà donc l’explication au mystérieux vocable « tact » qui ne fait absolument pas référence aux initiales des associé.e.s de cette agence créée à Nantes en 2012 : Maëlle Tessier, Matthieu Germond et Paul Chenneberg. « Cela dit simplement notre attention au monde, c’est juste une attitude », pose MaëlleTessier. (...).

Passons sur les innombrables prix, médailles et autres distinctions du récipiendaire, passons sur l’abondance de labels échus à ses projets, passons sur le volume considérable de ses livres, films, conférences, cours, expositions, pour nous recentrer sur l’essentiel : Philippe Madec avait tout compris avant l’heure. Ce pionnier de l’écoresponsabilité met, en effet, cette approche en pratique dès le début de son activité professionnelle au crépuscule des années 80. L’architecte conçoit toutes sortes de bâtiments bioclimatiques avant même que le terme ait été inventé. L’urbaniste milite pour un « ménagement » des territoires et une architecture vernaculaire respectueuse des héritages et à même de répondre aux grands enjeux écologiques et sociaux du futur, lesquels ont alors à peine été identifiés (...).

Il vient de livrer la tour Watt, adossée au socle recouvrant les voies ferrées de la gare d’Austerlitz, dans le 13e arrondissement de Paris. Enfin… livrer… Celle-ci fut construite dans les années 70 et l’agence VLAU l’a chapeautée de trois étages en bois. Et cela n’a l’air de rien mais vous avez tout Vincent Lavergne dans ce projet : le technicien, qui débuta sa formation à l’Ecole professionnelle d’assistant en architecture (EPS-AA), où recrutaient naguère les architectes passés par les Beaux-Arts ; et l’urbaniste à la fibre socio-historique qui suivit ensuite le master de Jean Harari à la Villette.

Affable et dynamique, Florence Guillemin accueille ses visiteurs dans les jolis bâtiments blancs qui abritent l'Eurodistrict Saarmoselle, à deux pas du château de Sarrebruck. La création, en 2010, de ce groupement européen de coopération territoriale qui regroupe 600 000 habitants, résulte de trois décennies d'un patient rapprochement transfrontalier. Normande d'origine, la spécialiste du droit public était encore bien jeune lorsque des fonctionnaires, puis des élus mosellans et sarrois, entreprirent de fédérer à l'échelle transfrontalière un territoire mi-ouvrier, mi-rural, marqué par les guerres et les séquelles de l'industrie lourde. Nommée en février à la direction d'une équipe de six personnes, Florence Guillemin y a pourtant pris ses marques avec facilité.« Je suis contente d'arriver au bon moment. L'essentiel du travail est fait, la feuille de route est rédigée et nous entrons en phase de construction », annonce la directrice.(...).

« Dans l’aménagement urbain, on voit le projet en train de se faire. En six mois, on perçoit le changement sur le terrain ... ». Première femme à la direction de l’établissement public d’aménagement (EPA) Nice Ecovallée, Sarah Bellier goûte les vertus de l’opérationnalité inhérente aux grands projets d’urbanisme. « Même si le monde de l’aménagement est le monde des injonctions paradoxales, le projet urbain reste avant tout un projet politique », lance cette juriste titulaire d’un Mastère en management stratégique des ressources humaines décroché à HEC. Le politique justement et le sens de l’intérêt général, elle en a appris tous les rudiments au fil d’une carrière démarrée chez Côte d’Azur Habitat, office HLM de la ville de Nice (20 000 logements). « J’y suis resté 14 ans, d’abord comme responsable des ressources humaines puis en tant que secrétaire générale. J’y ai connu cinq présidents et huit directeurs généraux ». Durant ce long passage chez le bailleur azuréen, elle a notamment piloté la transformation de l’établissement public administratif en établissement public de caractère industriel et commercial (Epic). « Un gros changement dans un organisme doté d’une forte représentation syndicale... », se souvient Sarah Bellier (...).

Marie Evo est tombée dans la marmite urbaine quand elle était toute petite. « Mon père était urbaniste et avait son bureau à la maison. J’allais faire développer les diapos… et parfois le soir je ‘grattais’ parce que j’aimais bien ça ». Les difficultés quotidiennes du métier n’ont pourtant pas de quoi l’encourager... Suivant le parcours classique des bons élèves, elle se dirige vers les classes préparatoires, puis des études d’ingénieur. A sa sortie de Centrale Lyon, elle entre en 1996 chez Setec - « une bonne maison, avec des ingénieurs expérimentés qui m’ont aidé à structurer ma façon de travailler et de penser » - mais ne perd pas de vue un objectif : devenir architecte. Elle poursuit en parallèle ses études à l’Ecole spéciale d’architecture. Diplômée en 2001, elle y enseignera en atelier d’architecture, tout en poursuivant son travail d’ingénieur structures qui l’amène à s’intéresser, notamment, au développement de la maquette numérique (...).

« J’ai l’impression de faire un petit peu » dansn la lutte contre le dérèglement climatique, dit modestement Hélène Chartier. Ce « petit peu », elle le concrétise dans lesgrands programmes de l’association C40 Cities, dont elle est directrice de l’urbanisme et du design.Grandie à Marne-la-Vallée, Hélène Chartier, bonne élève,intègre une classe préparatoire scientifique parisienne. (...).

Être le premier magistrat de la cité où se tient le plus grand salon de l’immobilier au monde fait-il automatiquement de vous un influenceur de la ville ? De ce genre considération David Lisnard n’a cure, mais il vous répondrait que son arrière-grand-père, entrepreneur du BTP, construisit le marché Forville au coeur du quartier historique de Cannes. Bref, l’homme politique encarté aux Républicains sait d’où il vient et il a également une idée assez précise du point où il veut aller. Depuis qu’il a été élu maire de Cannes en 2014, David Lisnard cultive son jardin, au propre, à travers la valorisation d’un cadre de vie exceptionnel, comme au figuré. Quand d’aucuns font de la montée des marches du Palais des Festivals la story ultime, lui gravit quatre à quatre celles du pouvoir. (...).

Arborant une tenue décontractée et une barbe blonde soignée, Julien Schmitz, presque quadragénaire, a conservé une allure juvénile, mais l'assurance de son propos force l'attention. Géographe de formation et enfant du pays, le directeur de l'agence d'urbanisme nord-lorraine Agape connaît parfaitement les enjeux de son territoire. Passionné d'histoire romaine, médiévale et turco-mongole, il connaît la valeur de la loyauté et de l'intégrité. A l'issue de ses études de géographie à la fac de Nancy, il a rejeté la perspective d'une carrière d'enseignant tant il craignait de s'enfermer dans des programmes rigides. (...).

« Petit, je rêvais d’être journaliste » : à 32 ans, David Ytier n’a pas exaucé son rêve. Il l’a réalisé par le truchement de sa compagne qui a sa carte de presse. Ce juriste titulaire d’un double Master en droit public et finances publiques a d’autres occupations qui le placent souvent dans l’actualité. Entre les cours de droit public qu’il dispense à l’université d’Aix-Marseille, ce fils de militants tombé très jeune dans le chaudron de la politique porte le costume d’élu : depuis 2014, il est adjoint (LR) aux finances de la ville de Salon-de-Provence (45 000 habitants) où il gère un budget de 80 millions d’euros. Et depuis deux ans, il a en charge le dossier de l’habitat au sein de l’exécutif de la Métropole Aix-Marseille-Provence (92 communes). Vice-président de l’intercommunalité, il a notamment repris le pilotage de l’élaboration du programme local de l’habitat (PLH), un document stratégique en gestation depuis... six ans. Un mandat qui lui vaut de présider la société publique locale d’aménagement d’intérêt national (SPLA-IN) mise en place par l’Etat, la Métropole et la ville de Marseille pour déployer l’immense chantier de la requalification du centre-ville de la cité phocéenne. Un chantier politiquement sensible dans un territoire dont les acteurs ont une culture de la coopération assez embryonnaire (...)

2021

C’est un spécialiste des politiques du logement qui préside à la production de « quartiers durables » en tant que directeur général d’UrbanEra, l’aménageur urbain de Bouygues Immobilier, et de l’Immobilier commercial. L’histoire commence il y a vingt-cinq ans (...).

Conduite par « un intérêt très fort pour le développement des territoires, notamment à travers les leviers de la culture et de l’innovation », Marion Apaire a étudié les sciences politiques (master Politiques publiques à Sciences Po Grenoble). Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France, festival Paris-Cinéma, puis Paris Métropole comme chargée d’études et du suivi des projets métropolitains (...).

A l’issue d’une démarche de transmission au long cours, Nicolas Michelin s’est mis en retrait de l’agence qu’il a fondée en 2001. Il entend « se consacrer davantage à un combat politique, philosophique et climatique ». Une passation officialisée le 8 septembre dernier, pour les 20 ans de l’agence, avec la présentation des sept associés, auquel il continuera de fournir son expertise sur certaines grandes opérations urbaines (...).

Voilà maintenant une quinzaine d’années que Clément Alteresco s’intéresse au sujet du coworking. Diplômé de Dauphine, il développe rapidement des qualités d’entrepreneur en série : après plusieurs pépites qu’il codéveloppe – citons notamment Digitick - il rejoint Fabernovel, qui lui confie le développement du premier espace de coworking en France, puis aux Etats-Unis, à San Francisco, en 2008 (...).

Inciter les habitants à regarder autrement les paysages du quotidien, leur faire découvrir des univers aussi proches qu’inconnus, tels qu’un belvédère surplombant une zone commerciale ou une passerelle méconnue franchissant des voies ferrées. Tel est le propos de l’association Sentiers métropolitains, pour qui, « au même titre qu’une bibliothèque, une piscine ou une école de musique, les sentiers métropolitains sont des équipements urbains de base » (...).

La cuisine peut changer la vie, y compris professionnelle. Cyrielle Callot pourrait le confirmer. A force de préparer ses aliments, la jeune femme s’est posé la question du devenir de leur superflu : où vont ses déchets une fois mis à la poubelle ? Que deviennent-ils ? Et peut-on leur réserver meilleur destin qu’aujourd’hui ? De ces interrogations est née l’association en 2018 avec Alexandre Guilluy et Kenzo Sato, les cofondateurs des Alchimistes, une entreprise de collecte et de compostage de biodéchets locaux. « Je me suis passionnée pour le sujet et ai en quelque sorte opéré ma propre transition », témoigne la cofondatrice en décrivant le virage professionnel qu’elle a pris, pas complètement à 90 degrés quand même. (...).

« Ce qui me porte, c’est de rendre – concrètement - service aux gens », résume la nouvelle directrice générale d’Action Logement, Nadia Bouyer. Cette ingénieure X-Ponts, au tempérament réservé, reste intarissable quand il s’agit d’aborder les sujets du logement, et notamment le logement social et abordable. Une réformatrice dans l’âme, toujours au service de l’État. (...).

Chez Bernard Bletton, la « passion de la troisième voie, au point de rencontre entre la satisfaction de l’intérêt général et l’efficacité du privé » a été la plus forte. Elle l’a emporté sur les opportunités de carrière en collectivité ou dans la promotion qui ont pu se présenter à lui (...).

Début 2021, BNP Paribas Real Estate décide « d’intégrer dans sa stratégie les évolutions récentes de la ville de demain », en fusionnant ses branches Promotion Immobilier d’Entreprise, Résidentiel et Grands projets. Olivier Bokobza en prend la tête et est nommé président des activités de Promotion de BNPPRE, en France et à l’international. Par cette accélération de l’intégration de ses métiers, le promoteur se place ainsi directement dans une optique de réalisation de projets urbains mixtes, « toujours plus intégrés, hybrides et solidaires » (...).

En 2019, Karine Bidart est nommée directrice générale de l’Agence parisienne du climat (APC). « L’urgence climatique est là depuis longtemps : il est essentiel de mettre tout le monde en mouvement pour engager la transition écologique du territoire ». Sur ce défi crucial, la DG et toute son équipe n’économisent pas leur énergie. Informer et sensibiliser le grand public, « rendre tangible la transition écologique sur le territoire », entrainer les entreprises « au bénéfice du territoire et du bien commun », encourager les projets de rénovation en apportant « un conseil neutre, indépendant et gratuit », accompagner les filières… (...).

Avec 250 hectares de foncier industriel mutable d’ici les 20 prochaines années, le terrain de jeu est vaste. Olivier Bianchi, maire (PS) de la capitale auvergnate et président de la Métropole, fourmille d’idées pour « fabriquer la ville » sur ces friches. Avec un atout majeur : « ces réserves foncières importantes nous permettent de ne pas nourrir la question de l’étalement urbain », se félicite celui qui a entamé son deuxième mandat de maire en juin 2020, à tout juste 50 ans (...).

Lyonnaise d’origine, Virginia Bernoux a développé le goût de la promotion immobilière lors d’une première expérience professionnelle à Lille. Après des études en génie civil et urbanisme à l’Insa Lyon, elle découvre la région lilloise au sein d’une structure d’assistance à maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’oeuvre – qui deviendra plus tard Icade (...).

C’est au Yémen que ce Libanais d’origine a « attrapé le virus de l’urbanisme ». Jeune architecte DESA, Fouad Awada participe à un programme de réhabilitation urbaine financé par la Banque mondiale et constate l’ampleur des besoins. Il s’inscrit en DESS d’urbanisme, il soutiendra plus tard un doctorat en urbanisme à l’école des Ponts et Chaussées (...).

Trois trentenaires fondent en 1996 L’AUC. En 2021 Djamel Klouche, Caroline Poulin et François Decoster remportent ensemble le Grand Prix de l’urbanisme. Alessandro Gess, architecte à l’agence depuis plus de dix ans, les a récemment rejoints au statut d’associé (...).

Urbaniste et architecte lyonnais, Humbert David, 60 ans, est à la tête de l’agence urbaine « Passagers des Villes ». Il la fonde en 1997 et la rebaptise en 2005. Le nouveau nom reflète tout à fait sa vision du métier. « On aide les territoires à passer d’un état à un autre, sans jugement de ce qui était avant. On accompagne des transitions. On essaie de trouver des points de rééquilibrage des territoires sur lesquels on intervient », déroule Humbert David (...).

Serge Contat est directeur général d’Emmaüs Habitat depuis le 25 juin 2021. S’il est encore trop tôt pour en faire un premier bilan, on perçoit sa fierté d’avoir rejoint « cette belle maison où l’on voit partout des photos de l’Abbé Pierre… y compris sur les tapis de souris ». Sa mission consiste à « mener à bien le renouvellement urbain dans de bonnes conditions et garder à coeur l’esprit de l’Abbé Pierre, qui continue de subjuguer les collaborateurs, très attachés à ses valeurs ». Décidé à poursuivre l’accompagnement social attentif des locataires, l’homme reconnaît que « l’organisme gagnerait à être plus costaud financièrement et qu’il faut gagner de la croissance » (...).

CoBe comme la Compagnie Belleville ou l’histoire de trois copains – Alexandre Jonvel, Martin Lemerre et Raphaël Denis – qui, dès leur sortie de l’école d’architecture éponyme, sont portés par l’envie de créer leur propre agence en mélangeant les disciplines. « Croiser les regards, je crois que l’on touche là à l’ADN le plus profond de l’agence », insiste Alexandre Jonvel. « Construire des liens pour bâtir de nouveaux horizons : notre slogan résume bien notre manière d’être » (...).

Pierre Christophe aurait pu être journaliste, enseignant, économiste, urbaniste... Et il l’est, à sa manière pugnace et inclassable. Militant écologiste, il alimente la presse alternative nancéienne d’articles percutants sur les transports, l’air, l’eau ou la biodiversité. A l’école d’architecture de Nancy, il intervient sur le thème « architecture et transition énergétique » (...).

« Réunir la pierre et le vivant, trop longtemps séparés » selon eux, Pascale Dalix et Frédéric Chartier en font la marque de fabrique de leur agence d’architecture depuis sa constitution à Paris en 2008. Donc bien avant que le retour de la nature en ville ou la prise en compte de la biodiversité remontent aux premiers rangs des priorités des maîtres d’ouvrage publics et privés. Leur appétence pour ces enjeux découle d’abord de leur regard de citoyens soucieux du ménagement de la planète, qu’ils appliquent à leur travail. C’est ainsi que Pascale Dalix défend le principe d’une « architecture holistique », qui soit guidée par l’objectif que « l’Homme cesse de se tenir au sommet de la pyramide et accepte d’en descendre pour dialoguer avec les autres composantes du vivant » (...).

Parti en 2003, « sans argent, ni réseau », il vise 800 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025. Puis deux milliards en 2030 ! Dix fois plus qu’en 2020 (207 millions)… Président-directeur général du groupe Réalités, Yoann Choin-Joubert, 46 ans, annonce en plus être venu à l’urbain « par hasard » (...).

En janvier 2019, Eric Charmes publie La revanche des villages aux éditions du Seuil. En pleine crise des Gilets jaunes, cet essai sur la France périurbaine prend la forme d’une contre-critique. En effet, la réalité qui y est décrite n’est pas totalement noire. Attirés par l’idéal de la vie à la campagne, les périurbains représentent aujourd’hui un quart de la population française (...).

De l’habitat informel marocain à l’urbanisme marseillais : le parcours de Mathilde Chaboche dessine une carte du Sud. Cette tête bien pleine – diplômée de Sciences-Po et de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme régional d’Aix-Marseille – a roulé sa bosse sur plusieurs continents avant de se fixer à Marseille au début des années 2010. « Au cours de mes études, je me suis spécialisée sur les pays en voie de développement. J’ai enchaîné par des expériences au Pérou, en Argentine... avant de travailler durant cinq ans au Maroc »  (...).

Une fidélité sans faille à l’immobilier, de la vente de bureaux à l’organisation du Mipim sur le continent asiatique avant de franchir le pas de la promotion immobilière à l’aube de l’an 2000. Le voilà aujourd’hui à la tête d’un ensemble totalisant plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en travaillant sur la promotion et l’asset management. Son ambition tient en quelques mots et en une passion. « Je me considère comme un acteur de la ville », martèlet-il (...).

« Aujourd’hui, tout le monde reconnaît que le street art embellit Grenoble, ça fait parler, ça amène quelque chose en plus. Avant, Grenoble, c’était la capitale des Alpes, la capitale des sciences, la capitale de beaucoup de choses. Aujourd’hui, il y a une dimension culturelle street art très forte qui fait rayonner la ville d’une manière supplémentaire, une nouvelle identité s’est ajoutée », déroule, enthousiaste, Jérôme Catz, du haut de ses sept années à la tête du Grenoble Street Art Fest, rebaptisé Street Art Fest Grenoble Alpes en 2019 (...).

« Je fais des allergies au soleil » : en bon Breton, Franck Caro n’était a priori pas prédisposé pour travailler sous les coups de boutoir caniculaires de la Méditerranée. Ce Vannetais est pourtant installé sur les rives du vieux-port depuis le printemps 2021. Il dirige la société publique locale d’aménagement d’intérêt national (SPLA-IN) Aix-Marseille-Provence, instance déployée par l’Etat et les collectivités (Métropole et Ville) pour mener la lutte contre l’habitat indigne. (...).

Il aurait pu être cuisinier. Il se projetait architecte d’intérieur. Il est devenu urbaniste, et militant de la cause urbaine. « J’avais une forme d’appétence pour les villes et ce qu’elles étaient capables de générer », se souvient Louis Canizarès (...).

Agé de 41 ans, ce Nancéien d’origine jongle déjà depuis deux décennies avec les concepts scientifiques, philosophiques et urbanistiques. (...).

« A 17 ans, je voulais être sociologue et prof’ de fac’... » : un quart de siècle plus tard, Jérôme Dubois est maire, professeur d’urbanisme et urbaniste conseil. Une triple casquette que coiffe avec entrain ce Sétois qui partage son temps entre Volx, commune du Val de Durance riveraine de Manosque et dont il est le premier magistrat depuis près de vingt ans, Aix-en-Provence et Marseille où il enseigne à l’Institut d’urbanisme et d’aménagement régional (IUAR) et à l’école nationale supérieure d’architecture de Luminy (...).

Après une décennie à assumer la fonction de directeur général de Groupama Immobilier, Eric Donnet se définit comme « un homme de projets et de développements ». Ses missions ? « Faire naître des projets et les amener à se concrétiser, et faire croître Groupama dans son exposition immobilière » (...).

C’est en janvier 2020 que Marlène Dolveck est nommée directrice générale de SNCF Gares & Connexions, qui exploite les 3 000 gares françaises – « 10 millions de visiteurs par jour et 10 millions de mètres carrés gérés », résume-t-elle. Un poste à fortes turbulences, dont elle prend la responsabilité à la sortie d’une des plus longues grèves de l’histoire de la SNCF, déclenchée par la réforme des retraites, et peu avant le premier confinement et la baisse drastique du trafic qui allait s’en suivre. (...).

En avril dernier, l’OID a donc décidé de confier sa gouvernance à cette femme de 47 ans, et ce n’est pas anodin. Désormais, l’association est reconnue d’intérêt général et réunit plus de 80 membres, qui représentent plus de 20 000 bâtiments et quelque 50 millions de m2. De l’OID, Sabine Desnault dit apprécier « l’indépendance, la capacité à décrypter les enjeux et les textes, et une réelle faculté à impacter la filière. C’est à la fois un travail de terrain et d’industrialisation ». Que l’OID cherche désormais à déployer à l’échelle européenne, toujours dans cette logique de fédération. (...).

Boris Derichebourg prône « une approche entrepreneuriale différente ». Il restructure l’entreprise en misant sur de nouveaux métiers (services généraux, maintenance urbaine), s’adresse à l’industrie (aéronautique, automobile…), au tertiaire, et développe des activités d’interim. Il s'entoure de partenaires dans l’internet des objets et la robotique et signe en 2016 un partenariat avec La Poste pour son programme French IoT (...).

« Je m’attacherai à inscrire l’architecture comme un vecteur d’analyse de la société, un témoin de notre histoire et un matériau actif qui nous propulse dans les évolutions ultra rapides de notre société. L’architecture a un rôle social, culturel, économique, politique et environnemental. Elle doit contribuer à l’adaptabilité de nos modes de vie face aux puissantes transformations de la ville et aux états de crise » (...).

Caroline Delgado-Rodoz fait partie de la génération montante des responsables immobiliers qui souhaitent penser l’immobilier autrement : donner du sens à chaque opération, accompagner les occupants, donner une dimension durable et écologique viable à une industrie ô combien productrice en carbone (...).

« Beaucoup de gens veulent s’installer à Montpellier. Il faut construire, mais différemment. Nous ne sommes pas dans un schéma de conservatisme foncier. Nous travaillons à l’identification de tous les gisements », rétorquet-il aux promoteurs inquiets d’une crise de l’offre (...).

Julie de Roujoux est l’une de ces têtes bien faites comme sait en produire le système français de l’enseignement supérieur : diplômée de l’Ecole polytechnique et de l’Ecole nationale des Ponts et chaussées, elle a également fréquenté l’Ecole d’architecture de Marne-la-Vallée. Elle possède donc la double expertise d’ingénieure et d’architecte DPLG, une expertise employée dans un parcours pluriel (...).

Claire Gilot et Guillaume Lomp se sont rencontrés sur les bancs de l’École nationale supérieure de paysage de Versailles, promo 2000. Depuis, ils ne se sont plus quittés. Couple à la ville comme au bureau, ils ont tout d’abord entamé leur carrière professionnelle chacun de leur côté. Pour ne pas tout mélanger (...).

Il est rentré de Tokyo « impressionné ». Nicolas Ferrand n’est pourtant pas du genre impressionnable. On n’irait pas jusqu’à dire qu’il a tout vu mais à la veille de la cinquantaine, l’ancien de Polytechnique et des Ponts, passé par le MIT de Boston, peut justifier d’une expérience certaine (...).

Polytechnicien, Stephan de Faÿ est diplômé d’architecture navale et d’ingénierie marine de l’Ecole nationale supérieure de techniques avancées (Ensta) (...).

« En 2021, nous récoltons les fruits de notre investissement », résume-t-il… Notamment à la faveur de plusieurs dispositifs, dont le plus récent : le bail réel solidaire - il en est un fervent défenseur et sa société est présente dans plusieurs Organismes de Foncier Solidaire (...).

Les littéraires et les militants se souviendront que Champ libre fut dans les années 1970 la maison d’édition de Guy Debord, l’un des fondateurs de l’Internationale situationniste et le théoricien de La société du spectacle. Pour croquer son Champ Libre à lui, une coopérative créée en 2007, Bruno Garnerone se contente de souligner qu’il n’est « pas du sérail ». De fait, il est paysagiste et soutient qu’« il faut arrêter de faire des parcs et des jardins (et préférer) les équipements culturels et paysagers », tels que les Jardins passagers du Parc de la Villette, première commande publique passée à l’agence, qui résume encore aujourd’hui l’esprit qui anime celle-ci (...).

Au printemps 2021, Fabien Gantois a succédé à Christine Leconte à la présidence du Conseil régional de l’Ordre des architectes d’Ile-de-France. Un mandat durant lequel il compte suivre plusieurs « fils rouges » (...).

Après 27 ans passés au service des collectivités toulousaines, elle maîtrise tous les rouages de l’aménagement public (...).

Patrick Grégoire a « découvert la fabrique de la ville dans sa vision systémique » lorsqu’il a commencé à travailler au ministère des Finances, à la direction de l’immobilier de l’Etat, en 2011 (...).

S’il fallait donner un thème au parcours professionnel d’Anne-Sophie Grave, il porterait l’inscription « intérêt général ». Présidente de CDC Habitat depuis décembre 2020, cette ingénieure des Mines de Paris s’est forgée une expérience d’une vingtaine d’années dans le secteur du logement social… mais pas que ! (...).

Réfléchir et agir. Le parcours de Denis Girou, ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, est rythmé par des allers-retours entre la recherche et l’opérationnel (...).

Il a traversé tant de projets d’aménagements depuis des années à Strasbourg et dans ses environs qu’on le croirait tombé tout petit dans la marmite de l’urbanisme. Mais non. Eric Hartweg, le directeur général de la Sers (Société d’aménagement et d’équipement de la région de Strasbourg) et de la SPL Deux-Rives a eu une vie antérieure, et même plusieurs (...).

Depuis sa création en septembre 2013, le groupement européen de coopération transfrontalière (GECT) Alzette-Belval n’a connu qu’une directrice : Dorothée Habay-Lê, qui fut la première salariée de la structure, alors hébergée dans un bureau de la mairie d’Audun-le-Tiche (Moselle), et qui dirige à présent une équipe de six personnes dans les locaux modernisés d’un ancien laboratoire de la sidérurgie (...).

« Rien de très original » dans son parcours, à l’en croire… Pierre-Yves Guice, ingénieur en chef des ponts, eaux et forêts, est polytechnicien - « classiquement je voulais faire des maths, de l’économie et de la finance, c’était très à la mode à l’époque ». Au fil des rencontres, il en viendra à s’intéresser aux sujets de la ville et de l’ingénierie publique. (...).

Bien avant de suivre le programme « Women be board ready » de l’ESSEC Business School, Cécile Lamon était a priori armée pour la gouvernance. Ingénieure des Ponts, elle débute, en effet, sa carrière en tant que conductrice de travaux chez Léon Grosse (de 1995 à 1997) (...).

Cela fait maintenant plus de quarante ans que Marie-Christine Jaillet explore la manière dont les villes se fabriquent et se vivent (...).

Les 100 qui font la ville

Les 100 qui font la ville, un hors-série du magazine Traits Urbains